
Coupe de France : Mende veut repartir pour un tour
Pour la première fois de son histoire, Mende, club de DHR, va connaître le frisson des 16es de finale de la Coupe de France.
- 21 janvier 2013
- Posté dans foot amateur
“C’est une fierté, une surprise. On ne peut pas prévoir de faire une campagne aussi longue”. Franck Boutet, le président de Mende Avenir Foot Lozère, club de DHR et donc petit Poucet des 16es de finale de la Coupe de France, est sur un petit nuage. Dans quelques jours, ce club né en 2004 de la fusion entre le club de Val d’Onnez et celui de l’Eveil Mendois recevra Le Havre (D2). “Nous tous, dirigeants, avons fait la collection des vignettes Panini quand les joueurs du HAC évoluaient en D1. C’est une grande fierté de jouer contre eux pour un club qui a huit ans d’existence. Nous sommes tout jeune, en plein essor “, signale Franck Boutet qui occupe la fonction présidentielle depuis cinq saisons mais qui a aussi été joueur des deux clubs. ” Les dirigeants qui sont à l’origine de la fusion sont toujours au club. C’est aussi l’une des clés de la réussite ” explique-t-il.
“On n’est pas un club de coupe”
Mende ne connait pas seulement la réussite en Coupe de France où le club va disputer son dixième tour*. En championnat, l’équipe emmenée par Stéphane Saurat est leader de sa poule de DHR avec 11 victoires en autant de rencontres. ” Nous sommes en Lozère, vraiment à la campagne. Nous sommes loin de tout : à deux heures de Nîmes, à une heure de Montpellier. Nous sommes perdus dans la montagne, décrit Franck Boutet. La plupart de nos joueurs font leurs études ou travaillent. Ils jouent ensemble depuis tout petits. La moyenne d’âge de l’équipe plafonne à 24-25 ans. On peut dire qu’ils sont plus matures cette saison”. L’an passé, Mende avait manqué la montée qui, si l’équipe continue ainsi, ne devrait pas leur échapper cette saison. En Coupe de France, en revanche, c’est la première fois qu’une formation mendoise va aussi loin. ” On n’est pas un club de coupe. En début de saison, on s’était dit que ce serait bien qu’on fasse une aventure cette année en Coupe de France. Et on se retrouve au 10e tour “, se réjouit le président.
« Nous sommes entrés dans une autre dimension »
Franck Boutet reconnaît que les sollicitations médiatiques sont légions depuis la belle victoire face à Arles-Avignon (Ligue 2) lors du tour précédent. “Au début, c’était surtout les journaux locaux mais depuis la victoire face à la ACA, les médias nationaux s’intéressent aussi à nous. Nous sommes entrés dans une autre dimension”, décrit-il, jurant pourtant que sa formation n’a pas de pression. “Nous recevons beaucoup de coups de téléphone des radios locales. Et là, ça fait quinze jours que les caméras sont là, reprend le dirigeant mendois heureux de pouvoir recevoir les Havrais dans une enceinte qui comporte 5 000 places (1 000 assises et 4 000 debouts). “Nous allons jouer dans notre stade car il est homologué. Si on avait joué une Ligue 1, on n’aurait pas pu évoluer à domicile”.
Malgré la perspective d’une nouvelle fête pour les Mendois, la magie de la Coupe ne fait pas totalement oublier les contraintes d’une compétition exigeante. ” Ce sont surtout les sollicitations sur le plan physique. Depuis le mois de juillet, ils mènent de front la Coupe et le championnat. Les joueurs se “pètent” un par un. On a trois blessés. Ce sont des amateurs, ils travaillent tous les jours et s’entraînent trois fois par semaine. On tourne avec 16 ou 18 garçons. Dès qu’il en manque 2 ou 3, on se demande comment on va faire”, s’inquiète le président.
“Il y a quelque chose d’énorme à jouer”
L’objectif désormais ? “Gagner la Coupe ! Non je plaisante”, rectifie immédiatement Franck Boutet. Nous n’avons aucun objectif. L’entraîneur n’a rien changé dans le fonctionnement de l’équipe. Celui-ci est resté le même. Rien n’a changé depuis 4-5 tours. Il n’y a aucune raison de modifier nos habitudes car ça marche. Les joueurs se préparent comme il faut. Ils savent qu’il y a quelque chose d’énorme à jouer”. Financièrement, franchir autant de tours de Coupe de France est une aubaine pour un club amateur. ” Plus on passe de tours, plus on gagne de l’argent. Au bout du 7e, 8e et 9e tour, on rentre dans nos frais. Ca va mettre du beurre dans les épinards. C’est 35 000-40 000 euros par tour passé “. Le président assure que les garçons ayant participé à l’aventure vont bénéficier de cette manne financière qui va aussi permettre de pérenniser le club et de préparer l’avenir. Ca tombe fort bien pour un club qui s’appelle Mende Avenir Foot Lozère…