
Sao Paulo : Rogerio Ceni, le crépuscule d’une légende
Enorme star au Brésil mais quasiment inconnu en Europe, Rogerio Ceni, le gardien quadragénaire de Sao Paulo, dispute les derniers matches de sa carrière.
Enorme star au Brésil mais quasiment inconnu en Europe, Rogerio Ceni, le gardien quadragénaire de Sao Paulo, dispute les derniers matches de sa carrière.
Cassio en était presque gêné. Le robuste gardien des Corinthians venait de s’offrir un crime de lèse-majesté. A la dernière minute du derby entre le FC Sao Paulo et les Corinthians, pour le compte de la 28eme journée du championnat brésilien, il est allé se détendre de tout son long pour détourner un penalty frappé par la référence absolue du poste au Brésil : Rogério Ceni. A 40 ans, la légende de FC Sao Paulo, qui a évolué avec Raï sous les ordres de Télé Santana, étire sa carrière dans la douleur.
Parfois moins réactif sur sa ligne, mois chanceux aussi et pas aidé par une défense paulista en difficulté (le club est 15e), le gardien remplaçant des champions du monde 2002, est aussi devenu un peu maladroit sur coups de pied arrêtés. Avant ce penalty bien détourné par Cassio (0-0 score final), Rogério avait déjà échoué trois fois ces dernières semaines, contre Portuguesa, Criciùma et le Bayern Munich en match amical. Ça fait beaucoup pour un joueur spécialiste de l’exercice et auteur de 112 buts en plus de 1 100 rencontres disputées avec le maillot des « tricolores ». « Dans les buts il est irréprochable, a affirmé Muricy Ramalho, son entraîneur. Mais il doit progresser sur les penalties. On va en parler tous les deux et voir ce qu’on va changer »
Mais ces récents échecs ne vont pas écorner son image ni sa popularité auprès de la torcida du FC Sao Paulo. Même s’il n’est plus aussi décisif qu’avant, il reste celui que l’on surnomme le « mythe », même aux yeux de ses adversaires. « Non je ne suis pas d’accord, il n’est pas en difficulté, a soutenu Cassio, son bourreau. Rogerio a encore réalisé de grandes parades. Il a 40 ans, c’est absolument fabuleux ce qu’il réalise encore. Personne n’est capable de faire ça. » Il faut en profiter car en fin de saison, le 8 décembre exactement, contre Goias au Morumbi, le gardien-buteur devrait définitivement ranger gants et crampons.
De notre correspondant permanent au Brésil, Eric FROSIO