
Coupe du monde au Brésil : ça sent déjà le bouchon !
Alors que la XXe Coupe du monde s’ouvre cet après-midi avec Brésil-Croatie, sur les routes ça sent déjà les gros, gros bouchons. Les supporters sont là et Rio sature déjà. Récit.
Alors que la XXe Coupe du monde s’ouvre cet après-midi avec Brésil-Croatie, sur les routes ça sent déjà les gros, gros bouchons. Les supporters sont là et Rio sature déjà. Récit.
Huit heures du matin. Ça klaxonne, ça s’énerve, ça jure… Vous n’êtes pourtant pas à Paris sur le périph’ ! mais bien sur l’interminable avenue des Américains à Barra (Barra da Tijuca), la rocade de Rio de Janeiro, saturée jusqu’à ne plus respirer quasiment.
Il ne pleut pas, il n’y a pas d’accident mais tout est engorgé, embouteillé. « Alexandre » mon chauffeur de taxi se frotte les yeux, il ne veut pas y croire. En temps « normal » la distance (de la course) à parcourir serait avalée en 40 minutes. Ce matin-là, nous mettrons plus de 2 heures pour rallier Botafogo.
« Ça y est, me lance-t-il, presque résigné, les touristes et les supporters sont là, la Coupe du monde est lancée. Les routes sont saturées » soupire-t-il. Rio ne répond plus.
Coupe du monde, Camions, travaux : le cocktail est explosif. Et la patience des Brésiliens, des Cariocas en l’occurrence, déjà bien entamée.
« Tout s’effondre au Brésil… »
Il faut dire qu’Alexandre comme une majorité des Brésiliens ne se sentent pas concernés par cette XXe Coupe du monde que leur pays accueille pourtant, mais qui les « dépasse ».
« A Rio, vous ne ressentez pas trop les mouvements de contestation ou les manifestations car Rio, c’est léger, c’est la fête, la plage, les bières explique ce supporter de Flamengo. A Sao Paulo en revanche, ça n’a rien à voir. Là-bas, déjà, il n’y pas la plage, donc la mentalité change. Les gens de Sao Paulo observent attentivement les actions des politiques, leurs orientations, estiment et interprètent leurs dépenses. Et là tout le monde est d’accord pour dire que la Coupe du monde aura coûté trop cher au Brésil et aux Brésiliens. Voilà pourquoi ils manifestent et ils ont raison. Comment peut-on dépenser autant d’argent pour construire des stades qui ensuite ne serviront à rien ?! s’emporte encore Alexandre. Quand, dans le même temps, au Brésil tout s’effondre, tout s’effrite : la santé, l’éducation, la scolarité… La Coupe du monde, ce n’est pas bon pour nous. Voilà pourquoi on s’en fiche un peu. »
A l’image d’une bouteille conservée trop longtemps, Rio sent déjà le bouchon alors que la compétition s’ouvre à peine. « Et ça va durer encore un mois » peste Alexandre.
Par Olivier SCHWOB, envoyé spécial à Rio de Janeiro, au Brésil