
Le Brésil encore sous le choc
Désolation, humiliation, honte : au pays de Pelé, la déculottée infligée par l’Allemagne à la Seleçao (7-1) laisse encore des traces, 24 heures après le séisme.
Désolation, humiliation, honte : au pays de Pelé, la déculottée infligée par l’Allemagne à la Seleçao (7-1) laisse encore des traces, 24 heures après le séisme.
L’onde de choc a été terrible. Des tribunes du stade de Sao Paulo aux rue de Rio, le Brésil s’est réveillé avec des plaies béantes ce mercredi 9 juillet 2014. Pas besoin de faire des kilomètres pour se rendre compte de la violence de l’impact provoqué par la raclée allemande : à chaque coin de rue, les kiosques à journaux déclinent les Unes des quotidiens locaux, toutes plus virulentes les unes que les autres.
Et comme si cela ne suffisait pas à traduire et exprimer la désolation et le sentiment de honte collective, les journaux trônent aussi sur les comptoirs des cafés populaires.
A Santa Teresa, dans une padaria, un jeune carioca de 30 ans n’ose même pas ouvrir O Globo. Son regard est fuyant, pour lui l’addition est beaucoup trop lourde. A des années lumières du cafezinho qu’il vient de déguster sur le pouce.
“La Seleçao n’est pas une équipe”
7-1, c’est même plus qu’un set de tennis, un véritable crime de lèse-majesté au pays du Roi Pelé. Mais la Mannschaft n’a rien volé. Non ce n’était pas un hold-up, juste le casse du siècle.
« Je n’ai même pas pu regarder la fin du match, me confie, dépité, un chauffeur de taxi. Vous vous rendez compte que l’on a pris 5 buts en moins de 40 minutes ? La Seleçao n’est pas une équipe. Pour nous, c’est vraiment une honte. C’est impardonnable. »
Un fiasco qui, selon nos indiscrétions, n’empêchera toutefois pas Dilma Roussef de gagner les prochaines élections.
Par Olivier SCHWOB, envoyé spécial à Rio de Janeiro, au Brésil