
Allemagne, Argentine, Brésil : le jour d’après
La XXe Coupe du monde s’est achevée au Brésil sur la victoire finale de l’Allemagne et la défaite de l’Argentine. Et le limogeage de Scolari.
La XXe Coupe du monde s’est achevée au Brésil sur la victoire finale de l’Allemagne et la défaite de l’Argentine. Et le limogeage de Scolari.
Lundi à Rio, hormis O Globo l’un des quotidiens les plus puissants et les plus lus au Brésil, tous les autres titres étaient focalisés sur la… défaite de l’Argentine, le meilleur ennemi du Brésil sur un terrain de football. Un sentiment étrange à l’image de l’ambiance dimanche au Maracana avec un stade quasiment tout acquis à la Mannschaft de Joachim Löw. Bien sûr dans les gradins, vous l’avez vu ou entendu comme moi, il y avait des milliers de supporters de l’Albiceleste surtout dans le virage où Götze a offert sa quatrième étoile à l’Allemagne, d’un superbe enchaînement dans la prolongation.
Flalemanha comme un air de Fla-Flu au Maracana
Mais lundi l’Espresso l’a relevé pour traduire cette impression et en faire sa Une : le Maracana est désormais le stade de l’Allemagne. « O Maraca e da Flalemanha ». Un jeu de mots avec des diminutifs car la Mannschaft a joué avec les couleurs du Flamengo, en rouge et noir. Le quotidien Lance, lui, a préféré titrer sur les cinq doigts de la main aux couleurs du Brésil avec un message pour les supporters mais surtout les joueurs de la Seleçao : “Respecter vos couleurs, votre maillot.” Plus discrets en bas de page, deux drapeaux donnent le score de la finale : 1-0 pour l’Allemagne. Avec ce sous titre : “Merci Götze ! Tu as offert au Brésil une grande joie pour cette finale de Coupe du monde”.
Solamento
Pour Meia Hora, comme pour la majorité des quotidiens brésiliens, c’est l’Argentine qui pose questions. Avec « Solamento », Meia Hora choisit un titre court pour exprimer façon couleurs locales, la tristesse. « Les Argentins sont rentrés chez eux, sans la Coupe, défaits au Flalemanha en finale. Ils continuent leur chemin avec « seulement » deux Coupes du monde, soit une de moins que Pelé. » Ici la presse prend position et règle ses comptes en Une avec Maradona et l’Argentine, au lendemain de la finale de la Copa do mondo.
En casa de tu papa
O Dia lui va encore plus loin dans sa titraille, dans sa tirade. « Argentina, decime que se siente perder en casa de tu papa ». Comprendre : Argentine dis moi ce que tu ressens de perdre dans la maison de ton papa Pelé ? Pour tous les Brésiliens et les connaisseurs, il n’y a qu’un Roi, qu’un père « universel » sur la planète futbol et c’est Pelé. Pelé est donc aussi pour les Brésiliens le papa des Argentins, celui que l’on doit aimer, admirer et ne pas voir comme un ennemi. Pour la petite histoire c’est O Globo qui choisit la neutralité et un titre informatif : “Alemanha tetracampea”. Oui, l’Argentine a perdu sa finale avec Messi et cela ravit tout le Brésil. Mais pour la grande Histoire du football, il faut aussi souligner que l’Allemagne a gagné ce tournoi, en le maîtrisant de bout en bout. Joachim Löw est sur le toit du monde. Scolari, lui, a pris la porte lundi sans ménagement. La Séléçao est orpheline, mais le Brésil a toujours son papa. Pelé.
Par Olivier SCHWOB, envoyé spécial à Rio de Janeiro, au Brésil