
Nicolas Maurice-Belay : “Frustrant de ne pas jouer..”
Relégué sur le banc des remplaçants, Nicolas Maurice-Belay analyse avec lucidité son changement de statut à Bordeaux et son manque de temps de jeu lié aux nouveaux choix tactiques de Sagnol.
Relégué sur le banc des remplaçants, Nicolas Maurice-Belay analyse avec lucidité son changement de statut à Bordeaux et son manque de temps de jeu lié aux nouveaux choix tactiques de Sagnol.
Quel regard portes-tu sur le nouveau système de jeu installé par le coach sur les derniers matches, avec deux pointes et un milieu en losange ?
Avec le schéma de jeu du début de saison, c’est différent. Il n’y a plus d’ailiers, donc ce sont aux latéraux de provoquer des centres, de créer le jeu offensif. Notre style de jeu est moins ciblé sur l’attaque. On se crée moins d’occasions. On est plus sur une envie d’être solides. Comme la plupart des défenses sont regroupées, ça devient plus compliqué. On a effectivement l’impression que votre jeu devient plus lisible pour l’adversaire. A nous de créer plus de mouvements, d’animations pour donner plus de difficultés à l’adversaire de lire nos attaques placées.
Comment te vois-tu dans ce milieu en losange ?
Pour moi ce n’est pas une découverte, j’ai eu l’occasion d’évoluer dans un schéma comme ça lors de ma dernière année à Sochaux. C’est un système où il faut avoir un gros volume de jeu. Si l’adversaire est bas, je peux être plus haut. C’est à moi dans ma match-up, dans mon un contre un, d’être décisif. C’est psychologique. Trémoulinas le faisait à sa manière, il se mettait toujours haut pour obliger son attaquant à jouer défenseur. (..) Je sais que ce système ne met pas en valeur mes qualités. C’est peut être difficile pour moi de jouer. Mais je ne me prends pas la tête avec ça.
Tu joues moins souvent effectivement, comment vis-tu ce rôle de « joker » ?
Ce sont les choix du coach. On relativise. Plus jeune j’aurais agi différemment. J’essaie de jouer avec mes qualités, de faire des différences. Après les choix sont les choix. On ne peut rien y faire. C’est frustrant de ne pas jouer les matches, de ne faire que des entraînements. J’ai joué souvent depuis trois ans que je suis là. Là, je me retrouve dans la situation de ceux qui jouent moins. Donc j’attends. Et quand on fait appel à moi, j’essaie de répondre présent. Je ne peux pas rentrer sur un terrain, prendre la balle et essayer de changer le match. Soit je suis un héros, soit… ça devient n’importe quoi. Je ne raisonne pas comme ça. Tant que tu as des stats dans ce milieu là, tu es là. Je sais que j’ai des impacts sur un match. Mais si je ne marque pas ou que je ne fais pas de passes décisives, je sais comment ça se passe….
Propos recueillis par Olivier SCHWOB, à Bordeaux