
Matmut : c’est quoi la blague ?
Connue du grand public à travers le duo Chevallier et Laspalès, la Matmut a décroché le droit d’apposer son nom à l’enceinte des Girondins pour les 10 prochaines années au titre d’un contrat de naming
Connue du grand public à travers le duo Chevallier et Laspalès, la Matmut a décroché le droit d’apposer son nom à l’enceinte des Girondins pour les 10 prochaines années au titre d’un contrat de naming
Par Thibaud DESJARDINS suivre @Thibaud_FCGB
Après des mois d’attente, il est enfin “baptisé”. Adieu « Nouveau Stade de Bordeaux, bienvenue « Matmut Atlantique » ! ça ne sonne pas du tout Girondin, ni même Bordelais puisque la célèbre compagnie d’assurance qui, il y a dix ans, consacrait 4% de son budget communication annuel (900 000 €) au duo…Chevallier et Laspalès (sous contrat depuis 2003), est un assureur…normand. N’aurait-il pas été mieux de solliciter une entreprise en lien avec la Ville ou sa région, son terroir, son histoire ? N’aurait-il pas été mieux d’ancrer « le plus grand stade de la façade atlantique » dans son territoire et de lui donner une identité locale ?
On peut s’interroger sur le lien existant entre les Girondins ou plus largement Bordeaux et l’assureur normand Matmut. Certes, le nameur vient chercher de la notoriété et des retombées financières non négligeables puisqu’estimées à 15 millions d’euros par an. Mais.. côté tribunes la “fronde” s’organise. Evidemment les supporters sont nombreux à être vent debout contre cette nouvelle appellation de l’enceinte girondine. Via Twitter, les Ultramarines ont fait savoir leur consternation face au choix de SBA et vont lancer une consultation sur internet pour donner un autre nom au stade de Bordeaux-Lac.
De son côté la Matmut elle “s’assure” une belle visibilité dans le Sud-Ouest, où elle soigne son image ((elle est déjà partenaire principal de l’UBB jusqu’en 2018) à moindre coût : elle versera en effet chaque année à SBA 2 millions d’euros (sur dix ans), soit 50% de la valeur estimée du nom à son lancement ! Pour mémoire, dans une interview accordée au journal Sud Ouest du 24 décembre 2014, Dominique Fondacci, Président de SBA déclarait « Bordeaux est la deuxième ville de France la plus connue après Paris, l’une des plus attractives. Le nouveau stade est le miroir de cette réalité, son image va faire le tour du monde. » Pour l’heure, c’est sur les réseaux sociaux que l’information est la plus commentée et détournée.
Bordeaux méritait mieux, notre identité girondine se délite, une fois encore, au profit des valeurs de l’argent roi. Une nouvelle fois, la logique financière l’emporte. Sans tomber dans le vieux cliché des “méchants financiers” qui dévorent tout sur leur passage, il convient tout de même de s’interroger sur la réflexion qui a mené SBA à proposer le naming à cette société malgré les cent sociétés sollicitées. Et de rappeler que ce sont les supporters “mécontents” qui remplissent le stade et le font vivre.