
Willy Sagnol n’y arrive plus
Englués dans le ventre mou de la L1, les Girondins ne fêtent pas l’arrivée du Matmut Atlantique par un jeu flamboyant. Pire, Bordeaux semble retomber dans la morosité de l’ère Francis Gillot. Analyse.
Englués dans le ventre mou de la L1, les Girondins ne fêtent pas l’arrivée du Matmut Atlantique par un jeu flamboyant. Pire, Bordeaux semble retomber dans la morosité de l’ère Francis Gillot. Analyse.
31 août 2014, les Girondins de Bordeaux caracolent en tête de la Ligue 1 grâce à trois victoires et un nul en quatre rencontres disputées. L’équipe au scapulaire et son coach fraîchement arrivé développe un jeu porté vers l’attaque très attrayant. Un an et deux mois plus tard, la musique n’est plus la même. Les coéquipiers de Lamine Sané n’ont remporté que deux de leurs dix premières rencontres de Championnat. Le FCGB pointe déjà à 10 points d’un podium qui semble d’ores et déjà inaccessible. Plus que les résultats décevants, ce sont les mauvaises performances sur le terrain et le jeu déployé par l’équipe de Willy Sagnol qui laissent un goût amer dans le mégaphone des supporters bordelais. L’entraîneur, qui était arrivé avec l’envie d’apporter une touche « Bundesliga » à Bordeaux semble avoir des difficultés à trouver des solutions pour relancer sa formation.
Une attaque en berne Symboles de l’inefficacité girondine en ce début de saison : les attaquants. Rolan, Touré, Thelin, Jussie, Diabaté et Crivelli n’ont marqué que deux buts à eux six. C’est Wahbi Khazri qui tient la maison bordelaise avec quatre buts sur les treize marqués par son équipe en Ligue 1. Le milieu offensif tunisien ne peut pas être partout et lorsque le niveau s’élève, c’est toute l’équipe qui sombre. En Europa League, les Girondins n’ont pris que deux points en trois rencontres dans un groupe où figurent le Rubin Kazan, Liverpool et le FC Sion. Une poule qui semble à leur portée mais le FCGB ne marque pas assez pour avoir sa chance. Un but en trois rencontres. Trop peu pour espérer atteindre les seizièmes de finale. Willy Sagnol peine donc à bien faire jouer ses attaquants. La faute à qui ?
Miné par les blessures, Bordeaux est fébrile derrière. 17ème défense de Ligue 1 (juste derrière le Gazélec Ajaccio !), le club n’a pas une assise défensive suffisante pour attaquer sereinement. Les compositions du coach parlent parfois d’elles-mêmes. Face à Toulouse, lors de la 6ème journée, Willy Sagnol aligne un 5-3-2 dans lequel Khazri, Thelin et Rolan doivent se débrouiller seuls pour trouver la faille. Ce manque de sérénité semble peser lourd sur les épaules des joueurs girondins qui ne se lâchent pas lorsqu’il s’agit d’attaquer. Willy Sagnol a fort à faire pour redonner de la confiance à son groupe. Depuis quelques semaines le coach semble se résigner à passer une saison peu palpitante. En conférence de presse après la défaite face à Sion, il s’est montré peu enthousiaste : « On cherche des motifs d’espoir, mais ce qui me gène, c’est notre pauvreté technique. Bordeaux est à son niveau actuellement… » Sagnol n’y arrive plus. En Aquitaine, le chantier semble devenu immense d’un coup : continuer de mobiliser tout le monde, sans mettre de joueurs au placard ; faire des choix forts tout en assurant le lien générationnel ; pîquer les cadres tout en intégrant des jeunes. Au-dessus de lui, le flou gagne aussi sa direction qui se pose de plus en plus de questions, à son sujet aussi d’ailleurs. L’ex-sélectionneur des Espoirs n’est plus full crédit en Gironde. Une victoire face à Troyes ne suffira d’ailleurs pas à laver le fond de la casserole, toujours bien tâché par les bouilles servies face à Montpellier, puis Sion.
Par Gauthier DUCHAINE, avec Olivier SCHWOB, à Bordeaux