
Une défense en questions
Inconstants en Championnat et en Europa League, les Bordelais sont dans le flou. Un secteur illustre particulièrement le malaise Girondin : la défense. Analyse.
Inconstants en Championnat et en Europa League, les Bordelais sont dans le flou. Un secteur illustre particulièrement le malaise Girondin : la défense. Analyse.
A Bordeaux, tout le monde est au moins d’accord sur une chose : en ce moment, les Girondins prennent trop de buts. Dix-septième défense de Ligue 1, les Bordelais font du surplace et s’éloignent de plus en plus des objectifs annoncés par le club, viser les places européennes. Pis même, les hommes de Willy Sagnol défendent moins bien que le Gazélec Ajaccio pourtant relégable ! En cette première partie de saison, les statistiques sont très mauvaises dans ce secteur de jeu. Lors des treize premières journées, le FCGB n’a su garder sa cage inviolée seulement quatre fois (contre Troyes, Lille, Nantes et Montpellier). En guise de comparaison, en autant de matches, le FC Nantes a déjà pu rendre six « clean sheets ». Après autant de rencontres en 2014/2015, les Girondins de Bordeaux avaient pris quatre buts de moins. Malheureusement, en Europa League, le bilan bordelais n’est pas meilleur. En trois rencontres l’équipe est allée chercher par deux fois le ballon au fond de ses filets. Pour endiguer l’hémorragie, Willy Sagnol tente de trouver la formule mais n’y arrive pas.
Minés par les blessures en défense (Sertic puis Sané), les Girondins de Bordeaux ont du bricoler depuis le début de saison pour aligner quatre joueurs derrière. Avec moins d’automatismes, difficile de bien défendre. Nicolas Pallois a « tenu la baraque » pendant quelques matches mais l’arrière central ne peut pas tout faire seul. Pas vraiment aidé par les performances moyennes de Pablo, la recrue estivale dans ce secteur, il est le spectateur d’une défense qui tremble quand l’équipe adverse attaque. Et ce n’est pas les choix de son coach qui peuvent le rassurer. Difficile de comprendre ce qui est passé par la tête de Willy Sagnol, samedi dernier lorsqu’il a décidé de faire entrer Thomas Touré pour le placer latéral droit afin de permettre à André Poko de retrouver sa place au milieu de terrain. L’entraîneur des Girondins a peut-être cru qu’il pouvait réussir le même coup que José Mourinho. Le coach portugais avait, contre Barcelone en demi-finale de Ligue des Champions, réussi à faire jouer Samuel Eto’o arrière gauche le temps d’un match. A Bordeaux, le résultat n’est pas le même. Si les Girondins veulent éviter de s’enliser dans une saison morose, il va falloir qu’ils gardent leur cage inviolée face à Sion et Monaco. Sinon c’est l’avenir de Willy Sagnol qui sera remis en question.
Par Gauthier DUCHAINE, avec Olivier SCHWOB, à Bordeaux