
Théodore Genoux, de Juvisy à Bordeaux
Coach des Girondines de Bordeaux depuis cet été, Théodore Genoux est loin de débuter dans le métier d’entraîneur. Portrait.
Coach des Girondines de Bordeaux depuis cet été, Théodore Genoux est loin de débuter dans le métier d’entraîneur. Portrait.
Il est arrivé en Gironde cet été sur la pointe des pieds, au chevet de Blanquefort d’abord. Car quand il a dit oui, le mariage avec les Girondins de Bordeaux n’était pas encore acté et on était même loin de la publication des bans. Mais tout s’est précipité en juillet, et aujourd’hui Théodore Genoux est ravi de vivre cette aventure en accéléré sur le…banc de la section féminine des FCGB. Observateur plutôt réservé, Théodore vit sa passion au quotidien, sans pression, en s’appuyant sur ses certitudes, ses connaissances, fruit d’un parcours jalonné d’expériences en Ile-de-France, dont il est originaire.
C’est dans l’Essonne en effet que Théodore Genoux a fait ses classes. “J’ai passé deux années à m’occuper des U-19 de Juvisy. C’est un très bon club qui se maintient en première division depuis plusieurs saisons maintenant, un club qui forme de très bonnes jeunes.” A Bordeaux, il découvre l’ambition avec un grand A. Le projet est excitant, valorisant. Même s’il est dans la moyenne d’âge de “ses filles”, Théodore Genoux ne “copine” pas pour autant avec elles. Chacun sa place, la sienne étant sur le banc ou au centre du terrain, pendant les quatre entrainements hebdomadaires qu’il dirige. Des séances qui débutent à 19h30 et se terminent deux heures plus tard. Car il faut savoir jongler entre les plannings et les agendas des unes (étudiantes pour la plupart), des autres (celles qui ont un job).
Féru de football espagnol, Genoux ne livre pas toutes les clés de sa réussite actuelle, mais consent à nous dévoiler le nom de son modèle, un entraîneur de renom. “J’ai énormément de respect pour Diego Simeone qui possède beaucoup de personnalité, qui fait de grandes choses pour l’Atlético Madrid. Une équipe qui ne partait pas favorite pour le titre et possédait un budget inférieur à celui du Barça ou du Réal, mais qui a pourtant fini championne d’Espagne et vice-championne d’Europe en 2014.” Dans son livre de références, Simeone n’est pas son seul mentor, un ancien entraîneur de Ligue 1 l’a inspiré. “Je n’aime pas tout chez lui, mais j’apprécie beaucoup le jeu à la Bielsa.”
Un jeu espagnol basé sur la possession de balle à la Simeone et un jeu offensif à la Bielsa ? La comparaison peut paraître élogieuse, mais sur le terrain, la section féminine des Girondins de Bordeaux avance tel un rouleau compresseur qui pratique, en plus, un football champagne. Quinze buts marqués sur les trois dernières journées pour autant de clean-sheets, nul doute qu’Ulrich Ramé, son référant dans la hiérarchie des éducateurs, apprécie le spectacle à sa juste valeur. Comme les nombreux observateurs et spectateurs de plus en plus nombreux à venir soutenir les FCGB Girls.
Par Olivier SCHWOB avec Ange MOREAU