
EXCLU Nicolas Maurice-Belay : “On a cravaché un long moment…”
Buteur face à Monaco, Nicolas Maurice Belay revient en forme au bon moment pour aider Bordeaux à retrouver plus d’ambition. Entretien.
- 19 novembre 2015
- Posté dans L'interview
Nicolas, avec le déplacement de Rennes, Bordeaux se lance dans une espèce de money-time pour la suite de sa saison. Vous avez dans la foulée un déplacement à Liverpool décisif pour l’aventure en Europa Ligue puis la venue de Caen avant un mois de décembre bien chargé (déplacements à Bastia, Angers, réceptions de Guingamp, Kazan, Monaco, Marseille). Le groupe s’est-il fixé des objectifs, un capital points à atteindre d’ici la trêve ?
Non, nous ne sommes pas fixés un capital à atteindre d’ici la trêve mais nous avons conscience des échéances qui nous attendent jusqu’au dernier match avant la trêve face à Marseille. On ne prend pas chaque match qui vient comme une finale, car c’est trop tôt pour se le dire, mais on sort d’une période difficile. La victoire contre Monaco (3-1) nous a permis de respirer. Concernant le match à Liverpool, il y a un réel enjeu car on n’a rien abandonné. On a cravaché un long moment l’an passé pour accrocher cette qualification. Ce serait malheureux d’être éliminés dès le mois de novembre.
Bordeaux a testé quasiment tous les schémas tactiques depuis le début de saison. A ton avis, quelle est la formule la plus équilibrée pour l’équipe ? Celle dans laquelle l’équipe est la plus à l’aise ?
C’est mon opinion personnelle, mais le 4-2-3-1 a bien fonctionné sur certains matches, le 4-3-3 nous a aussi donné satisfactions. Après, pour moi un système dépend surtout de la façon dont on l’anime. Il fonctionne lorsque l’on est tous en harmonie, que l’on sent le foot au même moment, que l’on défend de façon efficace. Sur la saison en cours, pour moi, ce sont le 4-2-3-1 et le 4-3-3 qui se sont révélés nos meilleures dispositions.
Deux jeunes girondins ont marqué en sélections dernièrement Enzo Crivelli et Adam Ounas. A tes yeux, c’est l’avenir des Girondins de Bordeaux ?
C’est trop tôt pour le dire. Mais ils ont le potentiel pour devenir de très bons joueurs. Enzo nous l’a encore montré contre Monaco avec une grosse débauche d’énergie, sa faculté à aller au combat et à jouer pour les autres. Sa passe pour Plasil est à l’image de qui il est : Crivelli n’est pas un attaquant obsédé par le but, même s’il est adroit devant le but. C’est un joueur d’équipe. Adam (Ounas), lui, a un talent pur qui saute aux yeux. Le « souci » des gens qui ont du talent, c’est qu’il faut travailler, quand même. Pour aller au bout de ses capacités. Adam a un talent énorme, il nous l’a montré par intermittence à chaque fois qu’il a été avec nous. On espère pour eux qu’ils seront l’avenir du club et qu’ils feront tout de manière très professionnelle pour faire la meilleure carrière possible.
Dans le groupe, plusieurs joueurs sont en difficultés. Je pense à Kiese Thelin, à la disposition de la CFA depuis de longs matches, à Maxime Poundje qui fait l’ascenseur entre le onze, le banc et la tribune. Comment ces joueurs vivent-ils cette situation ? Dans quel état d’esprit sont-ils ?
Isaac est un joueur qui est très, très proche du collectif. Il est en manque de confiance et c’est dommage car c’est quelqu’un qui a énormément de qualités. Un ou deux buts le boosteraient. Et on verrait, j’en sûr, un autre joueur, un autre Thelin. Max, lui, il a des qualités athlétiques énormes. J’échange souvent avec lui. Quand il est en confiance il est « extraordinaire ». L’an passé, avec Greg Sertic on a vécu un peu la même situation, où tu joues moins, tu ne joues plus. Et on s’en est relevés. Si j’ai un message à leur faire passer, c’est de ne pas abandonner. De continuer à travailler, comme ils le font d’ailleurs à l’entraînement. Ils n’affichent pas leurs états d’âmes. Ils n’ont jamais été boudeurs ou de mauvaise humeur.
Propos recueillis par Olivier SCHWOB
crédit photo : @StephanieQuebre