
Souvenirs d’Anfield Road
C’était il y a quasiment 10 ans et notre reporter Laurent Brun était à Anfield Road pour voir les Girondins de Bordeaux en .. Ligue des champions. Voici son récit. 1/2
- 24 novembre 2015
- Posté dans Côté tribunes
Les Girondins affrontent le F.C. Liverpool jeudi (21h05) à Anfield Road, dans le cadre de la 5e journée d’Europa League. N’ayant pu se départager à l’aller (1-1), les deux équipes sont toujours en course pour une qualification. Un peu comme lors de la saison 2006-2007, quand elles disputaient la Ligue des Champions. Je me souviens, j’y étais…
Quoi de plus mythique que d’aller voir un match à Anfield Road, quand on est amateur de foot, qui plus est, né au milieu des années 1970 ? Quoi de plus jubilatoire que de s’y rendre pour défier le F.C. Liverpool, lorsqu’on est supporter des Girondins ? Et après s’être incliné lors du match aller, à domicile (0-1)…
Ce rêve de gosse, de supporter marine et blanc, et de journaliste que j’étais déjà à l’époque, je l’ai réalisé. Il a fallu que je patiente longtemps et presque jusqu’à mes 32 ans, que j’ai fêtés deux jours après le rendez-vous anglais… Mais merci papa, merci maman, pour ce magnifique cadeau d’anniversaire ! Ce 31 octobre 2006, synonyme de match retour et de quatrième journée de Groupe C de Ligue des Champions, je ne l’oublierai jamais ! Car tutoyer le rêve n’est pas si fréquent, et en être acteur dans la vraie vie, encore moins…
Balade, potes et pintes
Mais après un périple amorcé le jour-même, en matinée et en voiture, depuis Bordeaux : direction Bergerac et son aéroport intimiste – les vols low cost n’étant alors pas aussi démocratisés qu’aujourd’hui. L’étape finale est atteinte dès la mi-journée. Et à quatre, avec des potes de longue date pour compagnons, c’est encore mieux ! Midi passé, c’est aussi l’idéal, une fois déposés par un taxi « so british », pour aller descendre quelques pintes dans les pubs et tavernes alentours. Là, retrouver des confrères journalistes bordelais, des potes supporters de toute la France, Ultras, Devils, et des lieux de convergence plus typiques et conviviaux les uns que les autres, c’est le pied ! Et go to l’ « O’Neill’s », puis le « Cavern Club », repère célèbre des Beatles ! Attention toutefois, car l’abus de houblon est dangereux pour le spectateur : s’il en boit trop, il rate le match ! Donc, une visite de la ville rénovée et éclatante de beauté – fraîchement labélisée « patrimoine de l’humanité » et bientôt « capitale européenne de la culture » –, de ses docks et de ses monuments, s’impose. La bonne conscience, la curiosité et la digestion, servant de guide ultimes…
Patienter, s’imprégner, flâner le long de la Mersey et de ses quais métamorphosés, en pensant à Franckie Goes to Hollywood, Margareth Thatcher… Penny Lane, au Titanic, à Phileas Fogg et un peu à Everton, aussi, c’est agréable ! Mais surtout aux Reds, à ses légendes et, bien sûr, à Anfield… Le théâtre des rêves ; le vrai, pour les « Scousers » ! Car l’heure approche. L’effervescence de l’événement atteint son paroxisme quand se distingue la silhouette du temple… Tandis que quelques choppes rythment de nouveau la marche vers l’enceinte, la vue du « Liverpool Store » attenant motive la colonie de fans aquitains à faire un stop ; une halte très estampillée marketing. Mais, normal, ça fait partie du pack. Encadré par des maisons d’habitation – menacées de destruction en raison de la reconstruction envisagée d’un Anfield plus grand – le stadium, camouflé derrière des lots de bâtisses aux contours carrés, connait une avant-soirée des plus calmes. Foule disciplinée, bobbies à cheval, familles souriantes : tous les clichés dépeints outre-manche sont réels. Le bus des joueurs bordelais arrive, nous le saluons et Ricardo et ses hommes en font de même. La fièvre monte…
Par Laurent BRUN (la suite demain)