
Montpellier: quand Ryad Boudebouz va, tout va
Véritable métronome du MHSC cette saison, l’Algérien Ryad Boudebouz fait la pluie et le beau temps à Montpellier avec huit passes vraiment décisives.
Véritable métronome du MHSC cette saison, l’Algérien Ryad Boudebouz fait la pluie et le beau temps à Montpellier avec huit passes vraiment décisives.
Un seul but mais huit passes décisives. Si Montpellier va mieux, le club héraultais le doit en grande partie à Ryad Boudebouz (photo © mhscfoot.com). Fini le temps de l’inconstance, le milieu de terrain est plus que jamais une pièce maîtresse du MHSC, celui par qui tous les ballons transitent. Une simple statistique démontre l’importance de l’Algérien, métamorphosé depuis l’arrivée de Frédéric Hantz, dans le dispositif montpelliérain: lors des sept derniers succès héraultais en Ligue 1, Boudebouz a réalisé une passe décisive. Face au LOSC (3-0), ce week-end, il a même signé une troisième offrande en trois journées, ce qui lui permet de conforter sa place sur le podium du classement officiel des passeurs. Il revient même à deux longueurs des deux premiers, les Parisiens Zlatan Ibrahimovic et Angel Di Maria.
L’algorithme est simple: quand Ryad Boudebouz est passeur décisif, le MHSC gagne. Il l’a donc démontré une nouvelle fois à Lille, alliant à l’efficacité un certain sens du style, à l’image de ses nombreuses incursions dans le camp nordiste qui ont causé bien du traces à la défense de Dogues. “J’arrive à faire la passe qui débloque le match face à une équipe de Lille qui se défend très bien et qui possède d’ailleurs la deuxième meilleure défense du championnat. Je crois que cela fait longtemps que les Lillois n’ont pas pris trois buts. Ils sont compacts. On a réussi à les déjouer, à les faire craquer. Ce match était un tournant et on l’a réussi”, soufflera le meneur de jeu des Fennecs après la rencontre. Car l’intéressé refuse de s’enflammer. “C’était le tournant de la saison pour moi et il est positif”, a-t-il d’ailleurs expliqué. “Si on garde cet état d’esprit, on peut regarder vers le haut en fin de saison, après avoir tant souffert. Chaque week-end, nos attaquant rayonnent. Casimir (Ninga, NDLR) est revenu et a fait un grand match avant de sortir. Kevin (Berigaud) revient de loin après sa blessure. Mouss’ (Yatabaré) fait beaucoup d’efforts, Jonas (Martin) qui n’était pas là à Angers, a beaucoup apporté offensivement.”
Car Boudebouz n’est pas qu’un artiste altruiste. Il est aussi un fin tacticien, comme il l’a prouvé face au LOSC. “D’habitude, l’adversaire s’attend à ce que je me situe entre leur 6 et leurs défenseurs. Quand je vais chercher les ballons vers mes défenseurs, ça les perturbe et ça me permet de casser les lignes avec des passes bien senties. J’essaie de gâter mes attaquants”, a-t-il décrypté dans les colonnes de L’Equipe. “Quand tu te lâches, tu es meilleur. On prend du plaisir, n’allez pas chercher plus loin. On fait les efforts ensemble et il y a un monde entre le Montpellier d’il y a deux, trois mois et celui d’aujourd’hui.” Et Boudebouz n’y est pas pour rien.
par Ali MAKHAN