
Etre conquérants, etc…
Chaque semaine Jean-Pierre Frankenhuis pose son regard amusé sur l’actualité d’un ballon qui ne tourne pas toujours rond.
Chaque semaine Jean-Pierre Frankenhuis pose son regard amusé sur l’actualité d’un ballon qui ne tourne pas toujours rond.
Il faudrait dédier quelques jours à la rédaction d’un Petit Manuel de la Phrase-Toute-Faite qui pourrait alors être utilisé par joueurs, entraîneurs et présidents de clubs de foot (ou même de sélections) pour répondre aux questions des journalistes. Ce Petit Manuel serait, d’ailleurs, complété par un résumé des questions tout aussi toutes-faites et habituelles posées par les représentants de la Presse (le fameux Annexe I).
À la limite cela simplifierait la vie de lecteurs ou spectateurs s’ils pouvaient, dès la fin d’une rencontre, consulter leur propre Manuel (réduction de 10 % sur le prix, si acheté avec un maillot du club) et savoir à l’avance ce qui allait être dit. Voici, donc, une litanie de phrases mille fois entendues ou de réflexions si profondes que l’on s’y enfonce comme dans du sable mouvant.
“Oui, l’équipe a perdu par 4 x 0 mais comme entraîneur j’ai vu de belles choses.”
“Je suis très content, j’ai retrouvé mes sensations, même si j’ai perdu trois buts tout faits.”
“On a été éliminé mais on a montré qu’on était concentrés et solidaires.”
“Le chômage a encore augmenté mais celui des seniors a diminué de 1,6 % en 10 ans !” Oups, j’étais distrait, ce dernier s’est glissé là sans prévenir. Mais, comme on dit, le sport est un reflet de la vie et la vie imite le sport.
En fait, rien de plus banal que l’optimisme mal placé. Mais qui reste encore plus optimiste que la banalité bien énoncée.
Savoir perdre est une science, se réjouir en voyant la lumière au bout du tunnel est une qualité, même si elle est due à un train qui arrive.
Nous sommes tous un peu habitués à entendre dire que le verre est à moitié plein quand, en fait, il est à moitié vide.
Après tout, si l’on va vraiment faire mieux la prochaine fois c’est pour ne perdre que de justesse.
Et quand les choses deviennent difficiles on évitera de regarder vers le futur – qui, apparemment, est devant nous – tout en prenant un match à la fois.
Le manque de vision devient prudence et la prudence est de mettre un pied après l’autre puisque tout long voyage commence par un pas. Même si c’est pour n’aller nulle part.
* * *
Et pourquoi évoquer ce sujet ? Peut-être parce que l’on ne s’amuse pas beaucoup en L1, sauf si le cirque PSG est en ville. Et que l’on fatigue d’entendre dire, avec des arguments anodins, que notre championnat est à la hauteur des quatre autres grands d’Europe.
Alors, courage ! Comme disait je ne sais trop qui, l’avantage de l’ennui c’est que l’on ne s’aperçoit plus de rien.
P.S.- N’hésitez pas à nous envoyer vos phrases “bateau” favorites. Plus on est de fous….