
RD Congo : Cédric Bakambu, le Léopard sort ses griffes
A 25 ans, Cédric Bakambu renaît en club. En sélection, l’attaquant de Villarreal incarne l’espoir de tout un peuple pour cette CAN 2017.
Mai 2014, les Lionceaux sochalines sont relégués en Ligue 2 après 66 saisons de rang au plus haut niveau. Il faut tourner la page. Reconstruire. Beaucoup de joueurs cadres de l’effectif vont partir, à commencer par Cédric Bakambu, après 107 matches et 21 buts. Un bilan insuffisant pour intéresser du côté de la Ligue 1 quand au mercato estival, l’attaquant, désormais âgé de 25 ans, quitte Sochaux pour la Turquie et Bursaspor. Il y reste un an et marque 21 buts en 40 matches. Loin des cadors tels que Galatasaray, Fenerbahçe ou Besiktas, Bakambu fait trembler les filets. Pas mal pour un joueur que la Ligue 1 a oublié. Suffisant, en tout cas, pour attirer l’oeil de Villarreal, qui fait le forcing pour le recruter pendant l’été 2015.
Lors de sa première saison avec le club au sous-marin jaune, Cédric Bakambu explose les compteurs. Mais, au-delà de son efficacité, c’est son impact sur le jeu qui est remarqué. En Espagne, il forme un duo de choc avec Roberto Soldado sur le front de l’attaque. D’ailleurs, il a cassé quelques reins sur la pelouse du Madrigal et pas n’importe lesquels. Tour à tour, le Madrilène Sergio Ramos et le Barcelonais Gerard Piqué se sont cassés les dents sur le puissant Congolais. La fusée Bakambu est lancée et rien ne l’arrête. Pas même l’intérêt de Diego Simeone, l’entraîneur de l’Atlético de Madrid, qui en fait sa priorité tout au long de l’été 2016. Le coach argentin rêve du Congolais pour accompagner Antoine Griezmann à la pointe de l’attaque. Mais la réalité finit par s’interposer. Bakambu, touché lors d’un match amical contre la Real Sociedad, voit les Colchoneros recruter Kevin Gameiro de Séville. Ce contre-temps fera au moins quelques heureux du côté de Villarreal, dont les supporters sont soulagés que leur attaquant vedette reste au club. Depuis cette blessure, pourtant, Cédric Bakambu éprouve un peu plus de difficultés. Côté statistiques, l’attaquant congolais reste en effet coincé à deux buts en 13 matches (8 en Liga et 5 en Ligue Europa) cette saison.
“Je devais jouer pour la RDC”
Mais, en sélection, le natif d’Ivry-sur-Seine reste un joueur important. Qui, depuis la blessure du supersonique Yannick Bolasie, porte les espoirs de toute la RDC. Champion d’Europe U19 avec l’équipe de France en 2010 en compagnie d’Antoine Griezmann et d’Alexandre Lacazette, Bakambu décide, en 2015, de représenter la République démocratique du Congo. Il n’a pas vraiment tergiversé. “Beaucoup de gens pensent que j’ai choisi la RDC par défaut, c’est complètement faux. J’ai pris ma décision tout seul. Je devais jouer pour la RDC”, a-t-il expliqué. “J’ai senti qu’il y avait du public qui me suivait derrière. Je sentais qu’on m’aimait bien et j’ai besoin de ça pour me transcender. C’est motivant de sentir soutenu.”
En retour, le buteur, désireux de retrouver son meilleur niveau en 2017, espère réussir une grande CAN avec le Congo. “On peut le faire, on a une bonne équipe. Je fais confiance au coach Ibenge. Il va nous aider à sortir des poules”, assure-t-il. Et tant pis pour les problèmes extra-sportifs et ces primes non payées par le ministre des Sports, la RDC a réussit son entrée dans la compétition. Le premier match s’est soldé sur une victoire pour les Léopards sur le Maroc (1-0 grâce à un but d’Hervé Kage). En cas de succès sur la Côte d’Ivoire vendredi, les Léopards seraient qualifiés pour les quarts de finales. L’objectif serait donc rempli pour Cédric Bakambu et ses coéquipiers, troisièmes en 2015. L’affaire ne sera pas aisée face aux champions d’Afrique en titre. Mais pour réaliser leurs rêves, les Léopards sont prêts à rugir. Et ils peuvent compter sur Bakambu.
par Hugo JUSTE