
Maroc: Mehdi Benatia, l’homme fort d’Hervé Renard
Capitaine de la sélection marocaine, le défenseur de la Juventus est le patron de cette ambitieuse équipe des Lions de l’Atlas.
Il aurait pu choisir la France, où il est né. Il aurait pu opter pour l’Algérie, le pays de sa mère. Mais le coeur de Mehdi Benatia n’a jamais vraiment balancé. “À aucun moment je n’ai pu hésiter, que ce soit avec la France et encore moins avec l’Algérie. J’ai joué ma première année en pro et dans la foulée, j’ai été appelé à vingt et un ans avec les A, donc je veux dire que je n’ai jamais hésité et c’est tout”, avoue-t-il. Quelques années plus tard, le voilà devenu le métronome d’un Maroc, le pays de son père, qui vise une première victoire en Coupe d’Afrique.
Car, quand Mehdi Benatia va, le Maroc va. A 29 ans, il est l’homme-clé d’une sélection marocaine qui vise haut dans cette CAN 2017. International depuis 2008, le défenseur et capitaine est le joueur le plus capé des Lions de l’Atlas présents au Gabon (47 sélections). Véritable taulier de l’équipe, il porte le brassard du Maroc depuis 2013. D’ailleurs quand Hervé Renard est arrivé sur le banc de la sélection, le technicien français a tout de suite misé sur son leadership pour mener les Lions de l’Atlas le plus loin possible. Et sa prépondérance s’est accrue avec les absences de joueurs cadres comme Younès Belhanda et Sofiane Boufal.
“Vouloir faire bouger les choses, c’est mon rôle”
Démonstration faite face au Togo (3-1). A l’échauffement, Mehdi Benatia ressent une douleur à l’adducteur. Mais le Maroc a besoin de son roc et Renard prend la décision de le maintenir dans le onze de départ. Auteur d’un match sérieux et convaincant, Mehdi Benatia joue les 90 minutes. Le Maroc l’emporte et se rapproche de la qualification pour les quarts de finale. Désormais, les Lions de l’Atlas ont leur sort entre les mains. S’ils ne perdent pas contre la Côte d’Ivoire, ce mardi, ils seront qualifiés. En revanche, en cas de défaite, c’est l’élimination et retour à Turin pour l’ancien joueur de l’Olympique de Marseille.
Entre la sélection marocaine et Mehdi Benatia, ça n’a pourtant pas toujours été le grand amour. Mais Benatia n’a jamais eu peur de monter au créneau pour défendre ses couleurs ou ses coéquipiers. “J’aurais pu faire semblant et continuer à aller en sélection comme si de rien n’était. Mais je n’ai plus envie d’être la risée du football africain… Je suis le capitaine de cette sélection, vouloir faire bouger les choses pour le bien de mon équipe, c’est dans mon rôle”, confessait-il d’ailleurs dans les colonnes de L’Equipe en 2014, en s’en prenant directement aux instances dirigeantes. Depuis, les relations se sont calmées, et Mehdi Benatia reste un taulier indiscutable de la tanière des Lions.
Le roc du Maroc Des qualités de leadership que Mehdi Benatia a pu affiner cette année à la Juventus. Le défi est de taille pour l’enfant de Courcouronnes, prêté par le Bayern Munich au sein de la meilleure défense d’Europe. Pas évident de s’imposer dans l’arrière-garde turinoise, surtout quand le quintuple champion d’Italie compte déjà des joueurs importants à ce poste (les expérimentés Giorgio Chiellini, Leonardo Bonucci, Andrea Barzagli ou le prometteur Daniele Rugani…).
Du coup, Benatia apprend. Son temps de jeu, déjà pas vraiment conséquent (10 matches dont 7 en Serie A et 3 en Ligue des Champions) est d’autant limité par des pépins physiques à répétition. Mais, aux côtés de Buffon, Evra, Barzagli, Marchisio, Khedira et autre Higuain, le Marocain fait son trou et continue à progresser. Et cette volonté, le défenseur est en train de la mettre au service de la sélection marocaine.
Par Hugo JUSTE