
CHAN, une histoire marocaine
Réservé aux seuls joueurs évoluant dans leurs championnats nationaux, le tournoi africain s’est conclu sur la victoire du Maroc. Logiquement.
Réservé aux seuls joueurs évoluant dans leurs championnats nationaux, le tournoi africain s’est conclu sur la victoire du Maroc. Logiquement.
Et le grand vainqueur est… le Maroc ! Meilleure attaque, meilleure défense, meilleur joueur et meilleur buteur (Ayoub El-Kaabi, 9 réalisations), le pays organisateur aura survolé les trois semaines d’une compétition disputée dans des conditions climatiques… hivernales.
Dès le match d’ouverture remporté contre la méritante Mauritanie (4-0), il ne faisait guère de doute que ces Lions de l’Atlas locaux iraient jusqu’au bout de « leur » compétition. Et ils ont remporté le CHAN pour la 1re fois, succédent à la RDC vainqueur en 2016 à Kigali.
Dirigés par Jamal Sellami, un jeune technicien (ex-international) adoubé par Hervé Renard qui est resté auprès du groupe tout le temps, les jeunes Marocains ont dominé successivement la Mauritanie (4-0), la Guinée (3-1), la Namibie (2-0), la Libye (3-1) et le Nigeria (4-0) en finale. Seul le Soudan, en phase de poule, aura contrarié ce Maroc (0-0).
Le podium est donc complété par le Nigeria (2e) et le Soudan (3e) qui a arraché le bronze à la Libye en match de classement.
Les déceptions sont venues des francophones, Guinée, Côte d’Ivoire et Cameroun (entraîné par Rigobert Song) qui n’ont même pas franchi le premier tour de l’épreuve et ont montré très peu de choses sur le plan du jeu.
Libye et Soudan, dont les équipes nationales A sont composées en grande majorité de joueurs locaux, ont su se frayer un chemin, leurs joueurs ayant l’habitude d’évoluer toute l’année ensemble.
La grande révélation de ce CHAN, cinquième du nom, n’est autre qu’un avant-centre de 24 ans, Ayoub El-Kaabi. Joueur de D2 il y a moins d’un an, l’avant-centre de la Renaissance de Berkane a inscrit 9 buts en 6 matches, record absolu du CHAN. Le précédent record était détenu depuis 2009 par le Zambien Given Singuluma (5 buts).
Séduit, Hervé Renard pourrait faire appel à ce talent dès le mois prochain, pour les matches de préparation au Mondial en Russie.
Seul bémol dans ce tournoi africain, finalement : un public peu présent, sauf à Casa lorsque le Maroc évoluait. Hormis le stade de Tanger qui s’est un peu passionné pour le CHAN, ceux d’Agadir et de Marrakech ont trop souvent sonné creux.
Rendez-vous dans deux ans en Ethiopie pour le prochain CHAN avec, qui sait, peut-être l’introduction d’une modification du règlement souhaitée par de nombreux techniciens : autoriser les joueurs africains basés ailleurs en Afrique que dans leur pays à jouer le CHAN…
Samir FARASHA (2022mag) à Casablanca pour Foot-Express.com
crédit photo : @cafonline