
Gustavo Poyet : “C’est une honte !”
Contrarié et énervé envers la direction du club, voire parfois menaçant et injurieux vis-à-vis de certains journalistes présents devant lui, Gustavo Poyet a tout déballé après la qualification face au F.K. Marioupol. Voici l’intégralité de son intervention.
- 17 août 2018
- Posté dans Côté vestiaires
Gustavo, avec cette qualification, le travail est fait, ce soir (jeudi)…
J’ai demandé à mes joueurs de gagner le match ; ils ont gagné le match. On s’est créé beaucoup plus d’occasions et on a gagné.
Mais vous êtes content ?
Non, je ne suis pas content, aujourd’hui (jeudi). C’est ma plus mauvaise journée dans ce club… parce que ce que le club a fait avec nous aujourd’hui, concernant Gaëtan Laborde, c’est une honte ! Et je pense qu’il faut s’arrêter là. J’avais demandé au club de ne pas le faire partir jusqu’à ce que l’on prenne un joueur (en recrue, durant le mercato, au poste d’attaquant, NDLR) ; ils n’ont pas écouté, ils ont laissé partir Laborde ! La réalité, c’est que ce matin, à 11H45, Laborde n’était pas là… On l’a appelé, il était à Montpellier ! Personne ne m’a rien dit. Je veux parler avec mon agent demain (vendredi), et je vais prendre une décision… Je ne sais pas si ça va se finir… Ok ?
Quelque chose de plus ?
Vous n’avez plus envie de continuer ?
Non, je crois… C’est une honte qu’ils aient fait ça contre moi, contre les joueurs, les supporters ; je ne peux pas accepter ça ! J’attends des explications de la part du club : du propriétaire et du président. Si vous (les journalistes) m’expliquez ça demain, on verra si je continue ou pas. Mais j’ai besoin d’explications.
Selon certaines informations, vous auriez été tenu au courant du départ de Gaëtan Laborde…
C’est qui, qui vous a dit ça ? Un dirigeant bordelais ? Si tu ne me parles pas, je ne te parle pas ! C’est qui, qui te l’a dit ? Ok, merci beaucoup ! Parce que je m’en fous, des dirigeants bordelais qui ont parlé avec vous ! Ce sont des conneries ! Vous parlez, mais vous ne savez pas… vous n’avez pas les « Cojones » (les couilles) de dire la vérité ! Moi je vous dis, ici, que personne ne m’a appelé… Et j’ai un texte, que j’ai envoyé au club, pour dire que Laborde ne partait pas jusqu’à ce que l’on prenne un attaquant… Est-ce que j’ai besoin de te le montrer, là, devant les caméras ? Là ! Je te le dis à toi ; pas par derrière ! Comme ça, tu n’as pas besoin de dire que quelqu’un du staff t’a dit que… J’ai envoyé un texte… Et personne ne m’a dit qu’il était parti, jusqu’à ce que l’on arrive à l’hôtel, ce matin. Alors attention, hein ! Parce que je me fous des dirigeants bordelais qui parlent par derrière et qui essaient de me tuer par derrière, pour que je parte… Mais je ne veux pas partir, là ! C’est à eux de donner là… Devant vous… Ça ne marche pas comme ça, hein ! Ça ne marche pas comme ça…
(L’attachée de presse des Girondins de Bordeaux indique alors que la conférence de presse est terminée : « On arrête là ! »)
Non, non, j’arrête comme je veux, pas comme tu veux !
Allez-vous démissionner ou pas ?
Non, non, non, je vais demander une explication, là : publique. Pour dire la vérité.
Qu’envisagez-vous, alors ?
Je ne sais pas. Demain (vendredi), je vais parler avec mon agent ; je vais prendre une décision après l’explication du club. Et le propriétaire, s’il veut m’appeler, il peut le faire, aussi, il a mon téléphone ! Je n’ai pas son téléphone ; personne ne me l’a jamais donné. Je ne veux pas demander son téléphone ; c’est à lui de donner des explications, pas à moi !
Vous parlez de quel propriétaire ? Vous parlez d’M6 ou de…
Fais attention, toi ! Fais attention… Parce qu’il n’y a qu’un seul propriétaire, aujourd’hui. Fais attention…
… Donc, c’est M6 ? Vous n’avez pas de relation avec…
Mais quelle relation ? Je ne sais pas de qui tu parles ! Moi, je parle d’un cas qui s’est passé aujourd’hui, ok ? Et tout le monde, ici, l’a vu. J’ai demandé à ce que Gaëtan ne parte pas ; il est parti ! Alors, on a besoin d’une explication, parce qu’à l’hôtel, à 11h45, personne dans le staff ne savait que Gaëtan n’était pas là. Et j’ai parlé, après, avec lui et il avait la permission pour partir ; ça, c’est la vérité ! Alors s’il me donne l’explication, on pourra parler samedi, et je vous donnerai toutes les nouvelles que j’aurai de la part du club. C’est clair, non ? Ou est-ce que je parle de quelque chose qui n’est pas clair ? Alors, si vous continuez à dire qu’un dirigeant bordelais parle par derrière… Moi, je sais qui a parlé avec vous… Je le sais, parce que vous avez donné l’information, dans des articles parus deux semaines avant : dans L’Équipe et dans Sud Ouest. Alors que ces informations-là, seulement trois personnes les connaissaient… Moi, j’en suis une de ces trois. Et les deux autres, je les connais bien… Ça, c’est une chose vraiment importante pour tout le monde. Je sais donc bien qui a parlé derrière mon dos… Je pense que l’on arrive dans une période dans laquelle il faut faire attention… Je demande respect et professionnalisme ; pas plus ! RES-PECT et PROFESSIONNALISME ! S’il y a les deux, on peut avancer, s’il n’y a pas… Peut-être que c’est fini. Ok ? Merci beaucoup. Bonsoir.
Propos recueillis par Laurent BRUN, au Matmut Atlantique