
Franck Rizzetto « Les faire progresser, leur donner des conseils, avec notre personnalité »
Pour Isefac Montpellier, Franck Rizzetto, entraîneur adjoint du MHSC depuis la saison 2017/2018 a accepté de recevoir Tribunes 21 Sport. Son retour au club, son passé de joueur, son affection pour le club héraultais et la relation qu’il entretient avec ses joueurs, Rizzetto se livre sur Foot-Express. Rencontre.
- 26 novembre 2019
- Posté dans Sport Express
Vous avez joué plus de 200 matchs avec Montpellier, était-ce pour vous une réelle volonté de revenir, mais cette fois-ci sur le banc ?
C’est l’opportunité je dirai, c’est vrai que l’essentiel de ma carrière je l’ai fait avec mon club formateur, Montpellier. Le fait d’être revenu, ce sont les aléas du métier d’entraîneur, qui m’ont amené à bouger.
Qu’est ce qui fait qu’on se sent si bien dans ce club ?
Oh ! Il y a beaucoup de valeurs familiales, de travail. Revenir là où j’ai passé presque 10 ans dans ma formation et ma carrière de joueur, forcément on a bien des repères. Ça fait plaisir vu que j’ai pas mal voyagé et j’étais plutôt dans le Nord, retrouver le Sud et le ciel bleu c’est très agréable (rire).
Avec Michel Der Zakarian vous avez joué ensemble à Montpellier, vous êtes ensuite devenu son adjoint au Stade de Reims. Est-ce que c’était une volonté des deux parties de s’unir ou simplement le hasard?
C’est le fruit du hasard puisqu’il était à l’époque à Nantes et moi j’étais aux Herbiers, c’était à une heure de route. J’avais demandé à le voir, pour connaître la Jonelière le centre d’entraînement de Nantes et c’est comme ça qu’on a renoué contact parce que chacun avait fait son petit bout de chemin. Il était en fin de contrat, il cherchait un nouveau challenge, il cherchait un adjoint, il m’a donc demandé si j’étais intéressé par le poste, parce que j’étais numéro un depuis 4-5 ans entre Rodez et les Herbiers. Mais bien sûr c’était un objectif que de retrouver le monde professionnel en tant qu’entraîneur, même si c’est par le biais d’un poste d’adjoint, ça ne me gêne absolument pas.
Qu’est-ce qui fait que ça marche bien entre un entraîneur et son adjoint ?
Il faut de la confiance, du respect, on est deux personnes avec un caractère différent, mais on a la même vision des choses, du travail. Il me fait participer, je lui propose plein de choses, on a beaucoup d’échanges entre nous, comme avec tout le reste du staff, que ce soit quand nous étions à Reims ou ici, c’est bien de pouvoir participer.
Vous avez été entraîneur principal d’une équipe, c’est un objectif pour vous de le redevenir ?
Oui, à long terme. J’ai arrêté ma carrière de joueur en amateur à Rodez, j’ai enchaîné directement avec le poste d’entraîneur, après j’ai continué avec la réserve du centre de formation du PSG pendant deux saisons, et ensuite trois saisons aux Herbiers. Aux Herbiers j’ai postulé pour passer le BEPF : le diplôme pour entraîner au niveau professionnel, parce qu’à terme je veux voir jusqu’où je peux aller. Si on fait le BEPF c’est pour entraîner au niveau professionnel, comme je l’ai dit tout à l’heure j’ai eu la chance que Michel m’appelle pour arriver en tant qu’adjoint. Il est plus vieux que moi donc je me doute qu’il arrêtera avant moi (rire). Donc j’espère avoir l’opportunité d’entrainer en Ligue 1 ou Ligue 2, un club professionnel.
Vous qui avez connu les deux postes, quelles sont les différences entre le poste d’adjoint et celui de numéro 1 ?
Adjoint on ne prend pas la décision finale, voilà, on est là pour apporter nos compétences, notre vision. Après on n’a pas tout ce qui est gestion du relationnel, on n’a pas cette pression-là. Parce que le poste d’entraîneur principal exige beaucoup d’attention, de concentration, de pression aussi. On est au milieu des dirigeants, des joueurs, des journalistes, des médias en général des agents, on est au milieu de tout ça. Quand on est adjoint on est séparé de tout ça, même si on prend à cœur tout ce qui se passe, que ce soit dans les victoires ou les défaites.
Quelle est votre analyse sur le début de saison du MHSC ?
Pour l’instant on est cohérent, comparé aux deux saisons passées, on est sur la même lignée, on a rencontré dès le début des équipes difficiles, donc on suit notre petit bonhomme de chemin. On a un championnat qui est très difficile, avec des équipes qui sont très serrées entre elles. Toutes les journées il y avait des surprises. On fait un bon début, je trouve qu’on est bien actuellement, il faut que ça continue.
Pour continuer, quel type de joueur étiez-vous et si vous deviez vous comparer à un joueur de l’effectif actuel lequel seriez-vous ?
On a un schéma de jeu actuel dans lequel je n’ai jamais évolué lorsque j’étais joueur. Moi, j’étais plus un animateur offensif côté gauche qui aimait bien avoir beaucoup de liberté. On n’a pas un schéma de jeu dans ce registre-là, j’étais plus un joueur de percussion avec la qualité de passe, plus technique. Avec mon gabarit, c’est sûr que je n’étais pas dans l’engagement …(rire) mais j’étais dans la réflexion du jeu, des placements, c’était mon registre principal.
On vous a vu rigoler avec les joueurs tout à l’heure à l’entraînement, quels types de liens entretenez-vous avec les joueurs ? Est-ce un lien plutôt amical ou hiérarchique ?
On est là pour les faire progresser, leur donner des conseils, avec notre personnalité. Il faut qu’ils soient ouverts. On a été joueur avant eux, on a plus de recul, d’expérience. Amical oui, il y a des moments où on doit être gentil et des moments où on doit être plus stricte. Que ce soit le numéro un ou l’adjoint, quand il faut dire les choses, il faut être sincère. Je pense qu’il faut dire les choses comme on les ressent comme on les pense, pour le bien de l’équipe et du club tout simplement.
Et avec votre direction quels liens entretenez-vous ?
Bien, après je ne suis pas un numéro un, je suis moins enclin à les voir régulièrement, je fais moins de réunions. Mais quand on se voit, ça se passe très bien d’autant qu’il y a beaucoup d’anciens joueurs à la direction avec qui j’ai joués (rire).
Comme vous venez de le dire en revenant au club vous avez retrouvé d’anciens coéquipiers qui font maintenant partie du staff. Pouvez-vous nous parler de cette marque de fabrique du club héraultais qui ne laisse jamais ses anciens joueurs sur la touche ?
Pour moi, c’est une des armes du club, quand on parle de club familial cela le représente bien. Après, faire venir des personnes qui ont joué c’est une chose, mais il faut qu’il y ait de la compétence aussi. Ce club a besoin de vivre, de vivre à travers des joueurs qu’il forme. Faire revenir pour faire revenir ça ne fait pas tout, il faut quand même qu’ils amènent quelque chose au club.
Pour finir pouvez-vous me citer votre meilleur moment passé au club en tant que joueur puis en tant qu’entraîneur ?
Mon meilleur souvenir, c’est notre parcours en Coupe de France en 1994, ce qui correspond un peu à mes débuts de titulaire avec Montpellier. A partir de 1994 je commence à être titulaire, la saison 93-94 on fait un super parcours en Coupe de France où on arrive en finale contre Auxerre malheureusement on perd 3-0. Mais entre le quart de finale à Marseille et la demie à Lens, ce sont deux matchs extraordinaires, qui sont presque les plus beaux de ma carrière.
Et en tant qu’entraîneur c’est le fait d’être revenu ici. On vient de faire deux belles saisons avec un classement progressif. Voilà je prends plaisir au quotidien tout simplement. Il n’y a pas un fait ou un match marquant, bien sûr quand tu gagnes contre de grosses équipes comme Paris l’année dernière, ça reste important…
Propos recueillis par Alexandre Meinnier, Louis Thiery, Théo Naulet, Olivier Boudet.