
Frédéric Mendy « L’équipe, c’est les filles qui la font »
Nouvel entraineur des féminines du MHSC depuis 2019, Frédéric Mendy, 45 ans, a raccroché ses crampons pour passer de l’autre côté du terrain. Une première dans sa carrière. Rencontre à Grammont.
- 26 novembre 2019
- Posté dans Foot fémininSport Express
Vous avez pris l’équipe en 2019, comment se passe votre première expérience en tant qu’entraineur ?
Ma première expérience en tant que coach des filles se passe super bien. Après ça fait ma 14ème année en tant qu’entraineur alors ça va, ça se passe bien. Entre les garçons et les filles ça ne change pas trop en termes d’entrainement, ça change plus en termes de relations. Avec les filles ça pose beaucoup plus de questions que les garçons, ça demande beaucoup plus de choses que les garçons. Après, sur le terrain c’est les mêmes exigences qu’on doit avoir aussi bien chez les hommes que chez les femmes.
En tant qu’ancien pro, votre reconversion professionnelle n’a-t-elle pas été trop compliquée ?
Non puisque ma reconversion s’est faite naturellement car j’avais envie d’arrêter. J’ai arrêté de moi-même. Je n’avais plus cette passion parce qu’il y en avait certains dans l’équipe qui ne tiraient pas du bon côté. On avait des jeunes qui pensaient plus à faire d’autres choses que s’entrainer. Et ça moi je ne pouvais pas le concevoir. Je pense que c’est un métier qu’il faut respecter. Ce n’est même pas un métier c’est une passion qu’il faut respecter, et ça moi je ne pouvais pas concevoir qu’on ne puisse pas le respecter alors j’ai préféré arrêter.
Quels ont été vos choix sur votre première titularisation au poste d’entraineur ?
Alors mon premier choix qui a été fait quand j‘ai pris l’équipe, c’est mon adjoint. C’est mon premier choix, c’est la personne la plus importante dans le groupe, dans le staff après les joueuses. C’est celui qui fait le relais, qui anime les séances et voilà c’est quand même la personne qui est au quotidien avec moi, qui me supporte, ce n’est pas facile (rire). C’est la personne la plus importante et il faut prendre un bon adjoint, quelqu’un qui connaisse le boulot, qui soit expérimenté, qui sache relayer les paroles et c’était la première personne à qui j’ai pensé.
Êtes-vous satisfait de ce début de saison ?
Oui dans le contenu, l’état d’esprit, le jeu qu’on pratique et après un peu moins avec les points qu’on a perdus notamment à Bordeaux et Soyaux où l’on perd à Bordeaux 1-0. Je pense qu’on peut en mettre 4 ou 5. Et Soyaux où l’on fait 1-1, je pense que c’est sur une erreur voilà c’est le seul regret. Après dans l’ensemble il y a plus de satisfactions que de regrets.
Les joueuses internationales se sont-elles bien réadaptées après leur défaite en quart de finale de la Coupe du monde ?
Après la coupe du monde c’est vrai que pour certaines ça a été difficile mais elles ont replongé de suite dans le bain. On a eu les Françaises qui ont perdu en quart de finale et les Pays-Bas avec Anouk qui a perdu en finale. C’était dur au début je pense, mais après dans l’ensemble ça a été très bien. Elles ont soufflé un vent nouveau avec cet état d’esprit qu’il y a eu après et pendant la Coupe du monde. Elles ont amené cette fraicheur, leurs fougues, leurs états d’esprits.
Quelles sont vos joueuses les plus sollicitées ?
Qu’est-ce qu’on appelle solliciter ? Est-ce que c’est nous sur le terrain ou en dehors ?
Celles qui sont le plus titularisées à chaque match, celles que vous préférez mettre sur le terrain dans le 11 de départ ?
Ce n’est pas une préférence, comme je dis toujours, l’équipe c’est les filles qui la font. Quand elles sont performantes, elles jouent. Après les filles qui jouent le plus, on a une ossature c’est sûr. On a des défenseurs comme Karchaoui, Torrent qui jouent beaucoup. À l’heure actuelle c’est les plus performantes à ce poste. Après on a la gardienne, on peut avoir Dekker, De Almeida, Toletti, Puntigam. Il y a un groupe. On est 25 dans le groupe. Après ce n’est pas les 25 qui jouent mais il y a un groupe de 17/18 qui se dégagent vachement.
Actuellement 4ème du classement, avez-vous pour ambition d’être dans le top 3 et espérer participer à la prochaine Ligue des champions ? Quels objectifs le club vous a-t-il fixés ?
Oui on est 4ème car on a un match en retard contre Guingamp ce mercredi, si on le gagne on passe 3ème. Après pour faire la Ligue des champions il faut être dans les 2 premiers. Comme on a cette ambition-là de faire les championnats, à nous de faire en sorte qu’on soit dans les 2 premiers, pas dans les 3.
La défaite 3-0 contre les Lyonnaises a-t-elle changé quelque chose dans votre vision du jeu ?
Non ça n’a rien changé car la semaine d’après on a gagné 3-0 à Marseille, on s’est aperçu que ça se joue à des détails. Les détails c’est les premiers buts sur un corner qu’on avait travaillé qu’on prend. Le deuxième il y une faute mais que l’arbitre ne voit pas. Contre Lyon ça laisse des regrets parce que c’est un match où l’on n’a pas joué comme on devait le faire. Et après Lyon c’est un match où ils ont eu le moins d’occasions de toute la saison.
Vous allez jouer à Paris le 7 décembre prochain. Vous redoutez ce déplacement ?
Non pas du tout. Jouer Paris personnellement ça ne me fait rien. Je pense que c’est plus compliqué par exemple Guingamp ou Soyaux, que le match de Paris. Parce que ces matchs-là dans la préparation les filles l’attendent donc c’est plus simple à aborder. C’est plus les matchs contre Soyaux, Guingamp comme j’ai dit, Paris FC, qui sont plus difficiles, même les équipes nous attendent. Après tout le monde veut nous battre alors c’est vrai que c’est beaucoup plus difficile mais non le match de Paris ça ne me fait pas peur. C’est des matchs qu’on aime jouer mais avant Paris c’est vrai qu’il y a Guingamp et pour pouvoir jouer quelque chose à Paris il faut gagner Guingamp.
Aimeriez-vous continuer à entrainer l’année prochaine ?
J’ai encore 3 ans de contrat donc j’ai encore l’année prochaine. Mon objectif c’est de continuer, de m’établir plus dans la durée c’est plus ça ouais.
Propos recueillis par Océane DE MATTOS et Isadora DE BELEN