
Teddy Richert : “Rulli a un très gros potentiel”
Pour Isefac Montpellier, Teddy Richert, entraîneur des gardiens depuis juin 2016 a accepté de recevoir Tribunes 21 Sport. Le départ de Lecomte, l’évolution de son poste d’entraineur des gardiens, et la relation qu’il entretient avec eux. Richert se livre sur Foot-Express. Rencontre.
- 28 novembre 2019
- Posté dans Côté vestiairesSport Express
Teddy, Benjamin Lecomte a signé cet été à Monaco. Regrettez-vous son départ ?
On regrette toujours le départ des joueurs, surtout lorsqu’ils étaient performants. Evidemment, j’ai travaillé avec lui avec grand plaisir. On a fait de belles choses ensemble donc c’est avec regret qu’il nous quitte. Après, il y a cette satisfaction de le voir progresser et sollicité par des clubs plus ambitieux que nous. C’était son envie on se doit de la respecter mais c’est sûr que j’aurais aimé qu’il reste un peu plus.
Aviez-vous discuté avec lui sur la possibilité d’un départ?
Non, je n’ai jamais abordé ce sujet parce que jusqu’au bout, on avait des ambitions. Ça s’est fait pendant la trêve et donc on était chacun en vacances et puis en tant que membre du staff de Montpellier, je ne pouvais pas discuter avec lui d’un possible choix ou d’un possible départ.
Comment avez-vous imaginé le remplacer ?
En recrutant, on a décidé de prendre quelqu’un au poste de numéro un. ça s’est fait avec Gerónimo Rulli. On avait besoin d’un gardien numéro un parce qu’on a Dimitri Bertaud qui est encore jeune et qui a besoin de se perfectionner.
Avez-vous été surpris de sa sélection en équipe de France?
Non je ne suis pas surpris car il avait beaucoup de régularité, beaucoup d’efficacité. Ça s’est fait à un moment particulier car il y avait beaucoup d’absences. Mais il était sur la liste de présélection depuis un petit moment et il faisait partie des gardiens les plus efficaces et plus performants du moment.
Comment abordez-vous la préparation de vos gardiens?
Bien (rire)… Dans la préparation il y a toujours un état des lieux par rapport aux spécificités de chacun par rapport à l’âge, à l’expérience, à la partie athlétique, mentale donc c’est très individualisé. Même si les trois font partie du travail au quotidien, dans les exercices je sais que chacun va être performant dans tel domaine. Je m’en sers pour le valoriser et que cela puisse servir aux autres ou alors il y a des corrections directes et on avance comme ça.
Selon vous, le métier de gardien a-t-il évolué?
Oui il a évolué déjà par rapport à cette règle du jeu au pied, donc on est premier relançeur beaucoup plus que ce qu’on ne l’était avant. Il y avait très peu de temps avant pour le travail spécifique. Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de temps dans la séance répartie, les jeunes maintenant travaillent très tôt sur cet aspect.
Il n’y avait pas de préparateur spécifique dans les centres de formation. Il y en a beaucoup plus aujourd’hui.
Depuis que vous êtes à Montpellier , quel gardien vous a le plus impressionné ?
Benjamin Lecomte.
Actuellement , quel est le gardien avec le plus de potentiel?
Geronimo Rolli a un très gros potentiel, est-ce qu’il aura la possibilité d’intégrer la sélection ? Je ne sais pas, par contre je pense qu’il a la possibilité de faire partie des meilleurs gardiens de ce Championnat.
Avez-vous un secret, une recette au poste d’entraîneur des gardiens?
Il y a du vécu, de la passion forcément, la connaissance du poste, du football et puis l’envie de partager des émotions, des ambitions de partager l’évolution de chacun. C’est aussi dans l’échange, ils sont directement acteurs de leur progression. L’échange entre les joueurs est primordial.
Comment gérez-vous la hiérarchie de vos gardiens?
Les décisions c’est le coach qui les prend. Elles sont bien définies, elles sont plutôt naturelles aujourd’hui mais je pense que dans certains clubs ça peut être plus compliqué. Après, en fonction des performances de chacun, la hiérarchie peut être bousculée.
Votre réadaptation au poste d’entraîneur n’a-t-elle pas été trop compliquée ?
Non ça n’a pas été compliqué, j’ai enchaîné plutôt vite. J’avais la volonté de continuer de vivre dans la compétition et le quotidien de l’entraînement. Après ça se prépare au niveau des diplômes, au niveau de la connaissance du poste, de la conception des entraînements. On est entraîneur toute la journée, même si on ne fait pas des séances pendant 24H, mais on a toujours la tête à l’entraînement, au match qui arrive…
Une fois le match commencé, comment le vivez-vous, en tant que membre du staff ou à travers votre gardien?
Je le vis comme un membre du staff avec un oeil attentif sur le gardien et sur les séquences offensives de l’adversaire. Par rapport à ce qu’on a préparé et par rapport à ce qu’il y a de différent au moment du match, avec la possibilité d’intervenir un petit peu à la mi-temps. On est vraiment concentré sur tous les aspects du jeu.
Sur une situation de penalty avec le VAR, y a-t-il une possibilité qu’il y ait un échange entre vous et votre gardien?
Ça dépend du gardien, certains cherchent du regard l’entraîneur spécifique et d’autres non. Des gardiens demandent à regarder des vidéos avant et d’autres pas trop.
Moi je le regarde tout le temps pour savoir si il y a besoin. Certains le font à l’instinct pour ne pas être perturbés par des images. Ils ont besoin de se concentrer sur eux. Il faut être capable de vite réagir et de donner une réponse ou pas.
Propos recueillis par Louis MANIEZ et Romain PONTIS.