
Elie Baup : « Aujourd’hui, il y a beaucoup de clubs qui souffrent »
Pour Foot-Express, Elie Baup, l’ex-entraîneur de Bordeaux, aujourd’hui consultant, analyse la défaite des Girondins face à Strasbourg et la fracture du club avec son public.
Pour Foot-Express, Elie Baup, l’ex-entraîneur de Bordeaux, aujourd’hui consultant, analyse la défaite des Girondins face à Strasbourg et la fracture du club avec son public.
Elie, pensez-vous que la défaite à Marseille (1-3) a cassé la belle dynamique bordelaise ?
C’est difficile à dire s’il y a eu des conséquences, dans tous les cas la dynamique avec Bordeaux avant le match de Marseille, on l’a pas retrouvé dimanche. Mais il faut dire que Strasbourg s’était mis dans une copie conforme du jeu Bordelais et les a bloqués partout. Strasbourg est venu, a obtenu sa victoire, et je pense que même un match nul les aurait satisfaits.
Face à Strasbourg, le schéma de Paulo Sousa à 3 axiaux, n’a-t-il pas connu ses limites ?
Quand vous avez trois défenseurs comme ça pour un attaquant, Ajorque (voir interview ci-contre), il faut créer du mouvement. C’est-à-dire qu’a tout moment, l’un des défenseurs doit s’engager avec le ballon au milieu de terrain pour créer de l’espace. Parce que le principe du jeu c’est de créer de l’espace pour faire du mouvement, pour faire des passes, pour enchainer. Les principes de Sousa sont très bons mais après il faut une adaptation dans des situations des joueurs. Et là, les défenseurs centraux, on l’a vu, faisaient des passes entre eux. Ils restaient sur la latéralité et il auraient dû prendre la verticalité ou la profondeur.
Pour finir, c’était un match un peu particulier… Est-ce que ce n’est pas bizarre de voir les supporters, les ultras dans le virage de leur virage ( blocs 10, 11, 12) ?
C’est encore autre chose, mais moi j’aime les stades pleins. Quand il y avait le match contre Paris, j’étais là. C’est le genre d’ambiance que l’on aime bien retrouver comme ailleurs, il faut de la vie aujourd’hui. Il y a trop de situations où il n’y a pas assez d’osmose entre les équipes et les supporters. Dans tous les clubs on le voit. Pour moi, c’est au détriment du football, le football ça a toujours été sans différence de classe sociale ou autre et ça nous permet de nous réunir. Voilà c’est une forme de fraternité, on se retrouve pour une équipe, pour le bonheur du jeu. Aujourd’hui, il y a beaucoup de clubs qui souffrent de fracture entre les gens, entre les groupes, entre les dirigeants, entre les joueurs. Ce n’est pas bon pour l’avenir du foot. S’il y a un endroit où l’on doit être tous ensemble, c’est dans le foot.
Propos recueillis par Olivier SCHWOB