
Paul Baysse : « Montrer un visage de guerriers »
Installé en défense aux côtés de Pablo ou Koscielny, Paul Baysse apprécie la bonne série des Girondins de Bordeaux et l’apport de Ben Arfa. Une équipe est née. C’est ce qu’il confie à notre reporter Olivier Schwob.
- 11 décembre 2020
- Posté dans L'interview
Paul, cette semaine le coach Jean-Louis Gasset fêtait ses 67 ans, est-ce que c’était Champagne au Haillan ?
Ah tu commences fort … (rires), Non, pas de Champagne parce qu’il y a des échéances importantes qui arrivent. Je pense qu’on aura l’occasion de le fêter plus tard. Le meilleur cadeau qu’on puisse lui faire c’est prendre un maximum de points sur les prochaines rencontres avant les fêtes. Offrir des victoires, c’est le plus beau cadeau qu’il puisse recevoir de notre part. On lui a quand même souhaité, ça se fête, et puis voilà on sait ce qu’on peut faire pour lui.
Pablo et le coach le répètent : ce groupe vit bien. Vous êtes dans une bonne période, le groupe se sent en confiance avec ces bons résultats enchaînés…
On avait besoin de ça. On a passé une situation un peu délicate où on avait un peu un manque de confiance. On voit que c’est hyper important dans le football d’enchaîner des performances, des résultats et des matchs avec du contenu, avec l’état d’esprit et de la détermination. On est mieux donc on peut davantage instaurer notre jeu, que ce soit à domicile ou à l’extérieur face à des équipes fortes même très fortes. On a pu emmagasiner de la confiance à travers les matches à Rennes à Paris, et on a confirmé à domicile après contre Brest. Donc pour la confiance, c’est top. Il y a quelque chose qui se crée et il faut surfer la dessus. Il faut continuer, surtout ne pas relâcher. On a montré que l’on était capables d’être vraiment une équipe, avec un bel état d’esprit. Maintenant il y aura des matchs délicats mais au moins que l’on montre un beau visage, un visage de guerriers, de combattants, des joueurs qui ne lâchent rien. On tombera contre des équipes qui sont meilleures que nous, mais par contre, on sortira du terrain, la tête haute, et en ayant la satisfaction d’avoir tout donné. D’avoir donné le meilleur de nous-mêmes. Si l’on donne le meilleur de nous-même individuellement et collectivement, et surtout qu’on montre un bel état d’esprit comme lors des dernières rencontres, il nous arrivera des belles choses.
C’est ce que disait le coach, Bordeaux existe aujourd’hui. Dimanche, vous vous déplacez à Lille. Qu’est ce qui ou que faut-il craindre dans cette équipe de Lille ?
Je pense qu’il faut tout craindre de Lille. Aujourd’hui, c’est ce qui se fait de mieux dans le Championnat de France, c’est une équipe avec d’énormes individualités, un groupe assez élargi. Quand on voit qu’ils jouent la Coupe d’Europe et qu’ils existent encore en Championnat. Ils font tourner, ils ont de l’expérience, de la jeunesse, c’est complet, ils ont un peu de tout, et sont bien dirigés par le coach Galtier. Donc ça va être un gros morceau que l’on va aller défier, mais on ne doit pas avoir peur d’eux. On doit se concentrer sur nous, notre contenu. On y va pour essayer de jouer, pour ne rien lâcher, pour tout donner et puis chercher quelque chose. On ne nous attendait pas sur les derniers matchs à l’extérieur. Bon bah voilà peut-être qu’on ne nous attend pas encore, mais on doit avoir l’envie et l’ambition de faire quelque chose.
On parle beaucoup des fulgurances d’Hatem Ben Arfa. C’est un joueur que tu connaissais déjà à Nice…
Oui on a joué une saison ensemble, c’était la superbe année où on finit quatrièmes. C’était était un peu dans la même formule où collectivement c’était le même type de mise en place. On sait qu’il faut faire des efforts pour lui. Lui aussi en fait mais on sait que c’est un génie. Hatem est capable de faire basculer des matchs et si c’est pas lui qui les fait basculer, il monopolise tellement de personnes autour de lui, qu’en tout cas, il peut libérer des espaces pour les autres. Donc il faut qu’on soit conscients de ça, de cette force qu’on a et qu’on soit capables d’accepter ses fulgurances. Que ce soient des fulgurances positives ou un peu moins positives. Parfois, il se fait un peu oublier sur un côté ou il défend un peu moins, mais on doit être capables de l’accepter. Je pense que le groupe est en mesure de l’accepter et en mesure de faire les efforts pour que lui puisse nous débloquer des situations. C’est ce qu’on lui demande, c’est ce que lui est capable de faire. C’est son registre et on doit être capables de compenser de temps en temps, l’oubli d’un repli défensif.
Avec la maturité, avec l’âge on sent que Ben Arfa se bonifie aussi…
C’est ce que j’allais dire. Une fois de plus, j’ai encore des images en tête où je le vois revenir défendre, prendre la place d’un copain et ça, c’est signe qu’il se sent bien, qu’il est bien dans ses baskets, dans ses crampons. Qu’il est prêt à donner le meilleur de lui-même et on le sent au quotidien, on le sent bien, apaisé et compétiteur. Il a envie de gagner, de faire des bons résultats collectivement.
On a eu Lilian Laslandes dans notre émission la semaine dernière Les BG, les Bordeaux Girondins. Lililan nous disait : “Bordeaux mérite d’être dans les 10 premières places ». Vous y êtes mais on sait qu’il y a un petit objectif secret dans le vestiaire. Mais c’est quoi, c’est le top 5 ?
Non, il faut faire des séries pour avancer. Il ne faut pas non plus s’enflammer. Tout le monde rêve, tout le monde a l’ambition de jouer le plus haut possible, de finir le plus haut possible. On sait que c’est une saison aussi délicate. Pour exister dans ce Championnat, il faut faire des séries. On en a fait une petite, il faut essayer de ne pas la briser maintenant. On a une série de 4 matchs en 10 jours avant les fêtes et ça va déterminer aussi la suite de notre saison. L’objectif c’est quand même déjà de faire mieux que l’année dernière et qui dit mieux que l’année dernière, c’est le Top 10. Cette première partie de Championnat c’est là que Bordeaux doit être. Mais dans une période un peu comme celle-ci, une année de transition où le coach est arrivé en fin de préparation, le club se restructure un peu… Ce sera un bel objectif atteint et de bonnes bases de travail pour l’année prochaine.
Propos recueillis par Olivier SCHWOB, au Haillan