
Toma Bašić : « J’espère revenir plus fort »
- 19 février 2021
- Posté dans L'interview
Toma, d’abord, comment vas-tu ?
Ça va, merci, même si, évidemment, je suis blessé. Et je ne sais pas pour combien de temps encore… Je pense que cela sera entre deux et trois semaines, mais j’espère que je serai de retour pour le match face au Paris Saint-Germain (28e journée, NDLR). Ceci étant, ça semble difficile, parce que nous ne jouerons pas ce match le week-end, mais en milieu de semaine (le mercredi 3 mars, à 21 heures)… Et, si ce n’est pas le cas, peut-être que je serai prêt pour Dijon, la semaine suivante. Je précise que la blessure est située au niveau du quadriceps de ma jambe gauche et que c’est ma jambe forte ; c’est pour cela que je dois faire encore plus attention car je la sollicite davantage. Après, je pense que si ça avait été ma jambe droite, ça aurait guéri plus vite… Cette blessure est, selon moi, liée à la fatigue ; disons que ça a provoqué des contractions musculaires.
Avant celle-ci, tu avais été titulaire à chaque match, depuis le début du championnat ; comment vis-tu la situation, désormais ?
C’est un peu dur, parfois, d’un point de vue psychologique, parce que j’aurais manqué environ trois matches mais, d’un autre côté, franchement, je sens déjà que cette petite période d’inactivité va être bonne pour moi, aussi… Je dis ça dans le sens où ça me permet, en fait, de relâcher un peu la tête et tout le reste, dans l’optique de bien terminer la saison.
Et comment vis-tu la situation du club, actuellement, en fonction du classement, et après certaines déclarations formulées par Yacine Adli, notamment ?
Alors, oui, j’ai entendu ce qu’a dit Yacine, mais je ne comprends pas toutes les choses qui se passent ici… Disons que je n’écoute pas non plus tout ce qu’il se passe… Mais je pense que l’on doit être positif, ça c’est sûr… Parce que, O.K., nous sommes onzièmes (avec 33 points), mais il y a de la place pour améliorer beaucoup de choses, sachant que nous avons la possibilité d’atteindre le petit plus qui nous permettrait de jouer l’Europe ; soit la 5e place (tour de barrages d’Europa League).
Au sein de l’équipe, tu te sens comment ?
Je suis content, c’est simple… parce que je me dis que tous ceux qui jouent tous les matches doivent être contents ! Alors, il est vrai que les résultats ne sont pas toujours réguliers, ce qui implique que l’on soit moins content parfois mais, individuellement, oui, je suis très content.
Quelle relation entretiens-tu avec le coach, Jean-Louis Gasset, et le staff technique ?
Elle est très bien ! Je ne parle pas beaucoup avec Jean-Louis Gasset, mais il y a Jaro (Jaroslav Plašil) et Ghislain (Printant) qui parlent beaucoup avec tout le monde, ce qui est parfait, je peux le dire. Après, Jean-Louis est un coach qui a beaucoup d’expérience… Il ne va pas parler énormément avec les joueurs mais, comme il connaît beaucoup de situations, il sait quand dire quelque chose… Il sait quand il faut nous encourager, aussi.
D’un point de vue strictement personnel, en début de saison, le coach t’a adressé d’énormes compliments et la presse t’a aussi encensé mais, depuis plusieurs semaines, ton rendement est moindre et tes prestations un peu plus compliquées ; comment l’expliques-tu ?
Oui… Je pense qu’il y a beaucoup d’attentes me concernant, au sujet de mes performances, et de tout ce que ça comporte… C’est pour ça que les journalistes et d’autres ont dit que Toma ne donnait pas forcément tout ce qu’il devrait donner, mais je travaille pour l’équipe… Parce que si je me concentrais uniquement sur ma prestation individuelle, ou sur le fait de marquer des buts, de dribbler ou je ne sais quoi d’autre, je pense que ça n’aiderait pas l’équipe. Et je crois que c’est ce que pense le coach aussi… Comme le fait que je doive jouer le plus simple possible, en bougeant beaucoup… ou trouver l’espace pour un autre joueur, également… Mais c’est vrai que je dois montrer plus, je le sais… parce que c’est toujours comme ça : tu peux toujours montrer un peu plus, plus, plus… mais ce n’est pas que moi, sur le terrain… car c’est aussi l’ensemble de l’équipe… Par exemple, face à Marseille (0-0/25e journée), quand toute l’équipe était concentrée sur le jeu, motivée, chacun paraissait plus fort… je dis bien chacun ! Et moi aussi… C’est comme ça… (Rires)Mais c’est vrai, par ailleurs, qu’il y a beaucoup de matches et qu’il n’est pas facile de rester toujours au niveau. Mais j’espère, comme je le disais, qu’après cette blessure, je vais revenir plus fort, pour la fin de saison.
Les arrivées d’Hatem Ben Arfa et de Jean-Mickaël Seri, dans l’entrejeu changent-elles ton approche des matches et cela met-il de la concurrence ou de la pression supplémentaire ?
Quand Hatem est arrivé ici on a vu que c’était un joueur qui lorsqu’il avait le ballon essayait de faire la différence soit d’apporter quelque chose de plus que le reste du monde… tout comme moi… Ce qui fait que c’est peut-être aussi pour cela que je n’ai pas eu le même rendement je ne sais pas… Et ‘Mika’ il va nous aider beaucoup dans la mesure où Otávio était important pour nous… Disons qu’il est comme lui mais avec beaucoup d’expérience… ce qui nous fait du bien ! Et je l’ai trouvé bon contre Marseille face à qui il a montré cela.
L’été dernier, tu as parfois été annoncé partant, principalement pour l’Italie. ça ne s’est pas fait. Pourquoi?
En effet, c’était d’abord le Napoli qui s’était renseigné à mon sujet et qui avait manifesté de l’intérêt, mais il ne pouvait pas payer, à ce moment-là. Et Bordeaux n’a pas accepté… parce que ça pouvait être un prêt avec option d’achat… C’est pour ça que Bordeaux n’a pas voulu. Mais voilà, on verra… Il reste quelques mois avant le nouveau mercato, et on verra ce qu’il en sera à cette période-là. Quant aux autres clubs qui étaient intéressés, je ne sais pas… Peut-être qu’il ne s’agissait que de rumeurs…
Mais toi, ça peut t’intéresser ?
Oui, oui… bien sûr ! Mais je veux dire aussi, à la condition que le club (des Girondins) récupère de l’argent, et tout ça…
Quels sont tes objectifs, tant personnels que collectifs ?
Alors, mon objectif, pour l’instant, c’est de recommencer à jouer… Franchement, ce n’est que ça ! (Rires) Après, je souhaite jouer le plus de matches possibles, jusqu’à la fin de la saison, en plus de la sélection, avec laquelle j’aimerais disputer l’Euro. J’aimerais être dans la liste… D’un point de vue collectif, c’est de figurer le plus haut possible dans le classement ; ce n’est que ça ! Et j’espère que l’on va trouver une motivation pour ça, parce que c’est important… Chaque joueur doit être très motivé, avec de l’ambition, pour y parvenir.
Plus jeune, avais-tu une idole ?
Ah, ah… Pas d’idoles, mais il y avait beaucoup de joueurs que je regardais attentivement, comme Messi, Ronaldo, Ronaldinho… pour leur jeu exceptionnel…
Mais pas de joueurs croates ?
Non, pas de Croates, même s’il y a aussi beaucoup de grands joueurs en Croatie…
Justement, avec la Croatie, tu as honoré deux sélections : comment as-tu vécu ces moments-là
Je me suis très bien senti en sélection, parce que je connaissais déjà beaucoup de joueurs là-bas, avec lesquels j’avais joué. Il n’y a que Modrić, Kovačić, Lovren, Brozović… ou peut-être six ou sept éléments que je ne connais pas encore, mais tous les autres, oui. C’est donc grâce à ça que ça s’est bien passé.
Et tu souhaites donc participer à l’Euro…
Oui !
Et le gagner…
(Rire franc) Bah oui ! Après une finale de Coupe du Monde (2018), ce serait sympa…
Pour revenir aux Girondins, pour toi, que représente Bordeaux : la ville, le club ?
J’aime… Avant de venir ici, je jouais à l’Hajduk Split (en Croatie), où il y a de la pression ; beaucoup plus de pression qu’ici. Donc, pour moi, ici, c’est bien, c’est tranquille… C’est un grand club, historique, ce qui est une très bonne chose. Et je pense que Bordeaux est un très bon club pour les jeunes joueurs, pour accéder à un niveau supérieur ; j’entends par là, Napoli, Milan… Comme pour Malcom, avec le Barça… Koundé, à Séville…
En fait, les Girondins, c’est un tremplin pour l’élite…
Oui, pour ça aussi, Bordeaux, c’est un grand club. Et, en Croatie, on a presque le même mot, sauf qu’on dit ‘trampolin’ ! (Rire)
Propos recueillis par Laurent BRUN, au Haillan