
Mehdi Zerkane : “Ne pas brûler les étapes”
À 21 ans, Mehdi Zerkane connaît une ascension fulgurante, au plus haut niveau. Celui dont le prénom signifie « Le bien guidé », garde la tête sur les épaules. C’est ce qu’il confie en exclusivité à Foot-Express.com.
- 26 novembre 2020
- Posté dans CANFoot africainL'interview
Mehdi, après quelques mois de compétition, comment te sens-tu ?
Je me sens très bien, je prends du plaisir au sein du groupe : je me sens épanoui.
Est-ce que tu as le sentiment que tout va « vite » pour toi ?
Non, c’est une progression logique… après le travail que j’ai effectué en préparation. Mais il ne faut pas brûler les étapes ; je suis bien entouré et je garde la tête sur les épaules.
Bien entouré, ça veut dire quoi, précisément ?
Ça veut dire au club et familialement parlant, aussi…
Avec la sélection algérienne pour laquelle tu as opté, tu as dernièrement été convoqué, et participé à un match : comment as-tu vécu ces moments-là ?
J’aurais pu choisir le Maroc ou la France, de part mes origines, mais j’ai en effet choisi l’Algérie parce que, déjà… c’est un rêve de gosse ! Un rêve que j’ai donc depuis tout petit car, quand j’avais huit ans, je me suis dit : ‘‘Un jour, je jouerai pour l’Algérie !’’.
De fait, la première convocation, c’était très spécial parce que tu te retrouves avec des joueurs top-classe… top-mondial ! Il y avait Riyad Mahrez… et de grands joueurs comme ça, et ils ont su bien m’intégrer. Ensuite, lors de la seconde, je me suis très bien senti, j’ai joué vingt minutes contre le Zimbabwe (3-1) et voilà… On est qualifié pour la C.A.N. !
Quels sont tes objectifs avec les « Fennecs » ?
C’est de grappiller des minutes de jeu, de me montrer, de montrer mes qualités et perdurer.
Quel est ton poste de prédilection ?
C’est milieu de terrain, et les trois postes : que ce soit sentinelle ou sur les côtés. Mais je n’ai pas de préférence particulière.
En catégories de jeunes, l’OM, l’OL, Chelsea, le Barça ou le Real Madrid t’ont approché, mais qu’est-ce qui a fait que tu aies choisi Monaco ?
Tout ceci est vrai, et j’ai fait des essais, mais j’ai choisi Monaco parce que c’est la France (sic), parce que le club proposait bien d’un point de vue financier, et parce qu’il avait aussi proposé un logement pour ma famille, chose que les autres ne faisaient pas…
As-tu eu des regrets, non pas de signer à Monaco mais de ne pas avoir choisi l’un des autres clubs, notamment à l’étranger ?
Alors oui parce que, quand tu es jeune, ces équipes-là t’attirent forcément, et parce que tu as envie de jouer avec elles. Mais peut-être que je n’aurais pas eu le même parcours, ou que je me serais perdu…
Du coup, pourquoi Bordeaux, ensuite ?
Bordeaux, parce qu’il fallait que j’intègre un groupe pro, en France, ce qui était le mieux pour ma formation. Après, on sait que Bordeaux c’est un grand club… que Zidane y est passé… Et ça m’a donné envie de venir, sachant que j’ai senti une confiance de la part de ce club, de la part de la Direction. J’ai re-prolongé mon contrat il y a trois mois : j’avais signé trois ans et maintenant, c’est jusqu’en 2024.
Zinedine Zidane, c’est une idole pour toi ?
Ah oui, bien sûr !
C’est la seule ?
Non, il y a (Lionel) Messi et d’autres…
Et malgré Zidane l’idole, tu n’as pas signé au Real Madrid…
Non, j’y ai fait un essai mais, à cette époque-là, Zidane n’était pas l’entraîneur ; il s’occupait du centre de formation.
PSG – Bordeaux, samedi : tu le sens comment ?
Dison qu’on prend match par match et que ce n’est pas parce que c’est le P.S.G. que l’on va l’aborder d’une autre façon… Hormis que c’est une grande équipe, c’est vrai, et elle l’a démontré en Champions League, et le démontre par ses joueurs… Mais on va y aller dans le même état d’esprit qu’à Rennes (0-1, 11e journée de Ligue 1, NDLR). Ça reste un match, on verra bien le résultat à la fin… Mais pas de pression particulière, de mon côté.
Il y aura probablement un duel à distance Ben Arfa-Mbappé : tu connais bien les deux pour avoir joué avec eux. Parle-nous de ta relation avec eux…
Humainement, ce sont deux bons gars. Dans le jeu, ce sont deux joueurs techniques, qui peuvent te faire gagner un match par leur talent. Après, bien sûr, on apprend de ces joueurs-là.
Ta relation avec Hatem, ici, tu la travailles tous les jours ?
Nous avons une bonne relation, sans filtre ! Il me parle beaucoup, on se dit les choses, et tout va bien !
De fait, comment ça se passe au sein du groupe, avec les jeunes, les anciens ?
C’est comme une famille, franchement… Tout le monde se parle, il n’y a pas de froid… Nous sommes solidaires, c’est vraiment un groupe. Les plus expérimentés, qui ont une grande carrière, n’ont pas de mal à venir nous parler, à nous, les jeunes… Ils nous donnent leurs points de vue et tout va bien.
Et avec le staff technique ? Jean-Louis Gasset disait ce jeudi qu’il fallait, en gros, un peu recadrer les plus jeunes, parfois…
Ça se passe très bien aussi, mais oui, c’est normal, parce que nous sommes des jeunes, et parce qu’il faut que l’on travaille, dans tous les aspects de la chose. Mais c’est une relation saine, avec eux. Et s’ils doivent me crier dessus, c’est normal aussi : il faudra que j’apprenne !
Quels sont tes objectifs, désormais, avec les Girondins ?
C’est d’être titulaire, de m’intégrer et d’être décisif. Mais étape par étape… Marquer et délivrer des passes décisives, également, sans pour autant me mettre un objectif-buts précis… »
Propos recueillis par Laurent BRUN, au Haillan