
Juninho: “J’aurais dû fêter mes titres”
A 39 ans et après une carrière phénoménale, Juninho Pernambucano a jeté l’éponge. Il évoque la possibilité de s’installer sur un banc.
- 4 février 2014
- Posté dans Brasil 2014
L’ancien Lyonnais avait donné rendez-vous à la presse dans une des salle de conférence du Vasco de Gama, le club où il s’est révélé et où il a achevé son histoire. Avec 393 matches au compteur avec le club de Rio, Juni restera dans la légende de ce club. Tout comme il est resté dans la mémoire de l’Olympique Lyonnais qu’il rêverait de retrouver un de ces jours, en tant qu’entraîneur pourquoi pas. Après une longue introduction, Juninho (photo © olweb.fr) évoque ses débuts…
Je voulais en profiter pour remercier particulièrement mon premier club : Sport Recife (il se met à pleurer). C’est là où tout à commencé… Le meilleur moment de ma carrière, individuellement parlant, c’est à Lyon que je l’ai connu. C’est là que j’ai joué, pratiquement tous les matches, à un très haut niveau… Ce sont mes années au Vasco qui m’ont préparé à ça ; et aujourd’hui débute une nouvelle vie, je ne sais pas comment, je ne sais pas ou, mais je ne serai pas loin, et je vais continuer à suivre les matches du Vasco…
Quand avez-vous pris cette décision de prendre votre retraite ?
J’ai pris cette décision quand les entraînements se sont durcis, quand le rythme s’est accéléré. Je me suis alors rendu compte que je ne pouvais pas suivre, que j’avais du mal à récupérer… J’ai réalisé un entraînement en janvier de 60-70 minutes mais après je suis resté deux jours en soins. Quand j’ai réalisé ça, je me suis dit c’est bon j’arrête de jouer.
Votre famille vous a-t-elle conseillé d’arrêter ?
J’en parlais avec ma famille mais c’est vraiment cet entraînement qui m’a incité à arrêter. J’en ai d’abord informé le club et voilà. L’entraînement c’est fondamental. Pour moi, l’entraînement c’est un match et le match c’est une finale. J’ai toujours fait très attention à moi, à ma préparation. J’ai vécu pour le football toute ma carrière et ma famille l’a bien compris. Il existe beaucoup de joueurs qui n’ont pas eu cette chance. Moi je me suis dédié corps et âme à mon sport. Je suis allé pour la première fois de ma vie à Angra (une plage à 100 kilomètres de Rio) il y a quelques semaines. J’ai habité huit ans à Lyon et je ne suis jamais monté sur la Tour Eiffel. J’ai toujours travaillé. Quand j’ai commencé ils disaient que j’étais lent, trop lent. Mais je me suis battu, j’ai bossé et j’ai été récompensé.
Allez-vous habiter au Brésil ou en France ?
J’aimerais continuer un peu au Brésil pour me préparer à mes nouvelles fonctions. C’est évident que ma relation avec Lyon est très forte et cela me rend très heureux. Mais on verra plus tard.
Êtes-vous prêt à devenir entraîneur ?
M’occuper d’une équipe aujourd’hui ? Je pense que c’est très difficile. C’est vrai que j’aime les défis et que tout peut se produire mais je crois que c’est encore un peu tôt.
Comment allez-vous fêter votre jubilé ?
On va voir quand le calendrier sera plus calme. En tout cas, j’aimerais bien un match avec le Vasco contre River Plate ou même Lyon, même si c’est compliqué. En tout cas, je vais me maintenir en forme pour être à la hauteur quand on va disputer ce jubilé.
Que ferez-vous pendant la Coupe du Monde ?
L’idée c’est de la suivre de près. J’ai reçu une invitation de la TV Globo. Ça m’intéresse oui.
Si vous aviez un regret après une si belle carrière ?
Si je devais avoir un regret c’est d’avoir gagné tant de titres et de ne même pas en avoir vraiment profité. J’aurais dû en profiter davantage. Mais quand on gagnait un championnat, j’étais déjà préoccupé par le match qui allait suivre…
Propos recueillis par Eric FROSIO, notre correspondant permanent à Rio de Janeiro