
Philippe Fargeon : “Les Bordelais devront faire très attention”
Consultant télé et radio pour les Girondins, Philippe Fargeon, qui a joué en Suisse, est l’homme de la situation pour parler du FC. Sion.
Consultant télé et radio pour les Girondins, Philippe Fargeon, qui a joué en Suisse, est l’homme de la situation pour parler du FC. Sion.
Philippe Fargeon et les Girondins, c’est une histoire d’amour. Une idylle qui commence en décembre 1986, lorsque le président Bez recrute, en Suisse, cet attaquant inconnu du grand public. Malgré un déficit de notoriété dans son pays d’origine, la pioche est bonne pour les Bordelais. L’ex avant-centre de l’Étoile Carouge et de l’A.C. Bellinzona – arrivé en cours de saison, donc – claque la bagatelle de 15 buts en 18 matches, en D1 ! Ce qui en fait le second buteur du Championnat, derrière un ancien bordelais, Bernard Zénier (18 buts/F.C. Metz). Un véritable exploit, auquel il faut ajouter 5 buts en Coupes de France et de l’UEFA (C3), et 7 sélections (2 buts) en Équipe de France… L’homme à la longue chevelure blonde connaît alors une ascension fulgurante dans le football français, et sur le plan international.
Après deux saisons passées au Haillan, il revêt la tenue ornée du scapulaire une nouvelle fois (1990-1992). Là, il connait les peines de la relégation – administrative – en D2, et les joies d’une remontée immédiate. Mais cet historique du club (122 matches/38 buts) a aussi évolué dans deux autres clubs suisses : le Servette Genève et le F.C. Chiasso. Cependant, s’il n’y pas joué, il connaît parfaitement le F.C. Sion. Un visiteur classé premier du Groupe B (4 points), et rival aux performances que l’ont dit « surprenantes ». Pas si sûr… « Ce sont des Valaisans, des montagnards et, dans leur histoire, ils ont déjà joué un quart de finale de Coupe d’Europe (C2, en 1986-1987, NDLR), rappelle Philippe Fargeon. C’était il y a longtemps, mais il faut faire très attention à ce genre d’équipes, prévient-il. Et là, ils sont premiers et invaincus… » Une mise en garde qui a du sens.
Car, si sa carrière de joueur est déjà lointaine, le souvenir de ses intermèdes dans les championnats helvètes (près de 100 matches et 50 buts marqués) est bien présent. « J’ai fait une bonne carrière, à un bon niveau, dans des stades remplis (devant 15 000 spectateurs à Bellinzone), dans un Championnat pas si facile que ce que l’on peut penser, explique l’ancien buteur. D’ailleurs, à peine arrivé de Suisse à Bordeaux, je suis international en France ! C’est quand même pour dire que le niveau de ce Championnat est plutôt bon… » C’est donc un sentiment de prudence qui prédomine avant la double-confrontation avec la formation dirigée par Didier Tholot. « C’est vrai que si les Girondins (3e, 2 points) ne gagnent pas jeudi, ça va se compliquer, d’autant plus que Liverpool (2e, 2 points) va se reprendre, derrière, prévient-il. Il faut donc à tout prix gagner ce match, puis l’autre, et prendre six points. Mais s’ils sont à fond, ils peuvent avoir un vrai coup à jouer en C3 ; ils ont le potentiel pour se qualifier. Ils sont capables de réaliser de bons résultats face à des équipes fortes alors, maintenant, il faut qu’ils puissent en faire autant face aux autres… »
Laurent BRUN, à Bordeaux