
Willy Sagnol : “On doit faire le dos rond”
Sévèrement corrigés (1-4) par Caen sur leur pelouse, les Girondins, à de rares exceptions près, n’ont pas souhaité se présenter devant la presse. Willy Sagnol, lui, ne s’est pas soustrait à l’exercice
Sévèrement corrigés (1-4) par Caen sur leur pelouse, les Girondins, à de rares exceptions près, n’ont pas souhaité se présenter devant la presse. Willy Sagnol, lui, ne s’est pas soustrait à l’exercice
Willy, c’est une rechute brutale ?
Oui, brutale parce que c’est à domicile, et devant un public courageux qui, encore une fois malgré les événements, a essayé de rester derrière son équipe… Mais on savait aussi qu’on n’était pas forcément guéri, puisqu’on était sur la corde raide depuis septembre/octobre. Mais une rechute fait toujours mal, sachant que les causes sont toujours un peu les mêmes.
Justement, quelles sont les causes de la maladie ?
Je crois que c’est un groupe qui, malheureusement, n’a pas l’habitude de disputer ce genre de saison aussi remplie, avec autant de matches et de compétitions à jouer… et qu’à un certain moment, je pense qu’il y a une lassitude psychologique qui joue… Mais le problème, quand c’est l’intégralité du groupe qui ressent cette fatigue psychologique, c’en arrive à des conséquences telles que ce soir.
Cela était-il prévisible ?
J’ai eu un ressenti avant le match… Mais c’était simplement un ressenti. Je ne pense pas que ce soit un manque d’envie car les joueurs veulent jouer et faire les efforts, mais à un moment donné, des freins se mettent en place, lesquels, quand c’est collectif, donnent un non match.
Comment gérer la chose ? Y a-t-il des remèdes ?
On n’a pas le choix : jusqu’en décembre, on est obligé de faire le dos rond, de s’accrocher pour chaque point, afin de limiter les dégâts et de se refaire une santé cet hiver.
Bordeaux joue-t-il désormais le maintien ?
Ce n’est pas l’objectif du club, mais on savait avant le début de saison que ça allait être une année difficile, en devant jouer, en plus, une coupe d’Europe… Ça confirme donc les doutes que j’avais émis cet été. Cependant, je n’ai pas grand-chose à reprocher aux joueurs en tant qu’hommes, parce qu’ils travaillent dur, mais parfois, il y a des accidents… Sachant que, malheureusement, c’est déjà le deuxième ou troisième de la saison… C’est une bonne claque mais, généralement, en suivant, on se sent toujours mieux.
D’un point de vue personnel, comment vivez-vous cela ?
Je le vis difficilement, autant que les joueurs. Parfois, il y a de la colère, mais je crois que ce soir, il n’y en a même pas eu, tellement ils étaient tous choqués par leur prestation collective… Et on sait que quand on est sur le fil du rasoir et que les matches démarrent mal, il est difficile de revenir dans le droit chemin. En termes de contenu, le match a été catastrophique ; on prend trois buts sur coup-de-pied arrêtés, soit sur des fautes de marquage, qui sont le reflet de l’état d’esprit d’un joueur à un moment précis. C’est un match qu’on a lâché, tout simplement.
Comment envisager l’avenir, à plus ou moins long terme ?
Les joueurs ont fait un non-match, mais il n’y a aucune raison de se désolidariser. Je me mets dans le même sac qu’eux, et c’est tous ensemble qu’on va essayer de récupérer au mieux de la gifle, pour présenter, mercredi, à Bastia, un visage plus digne du club et de ses supporters. On a une urgence de solidarité et d’abnégation, et il faut gratter un maximum de points jusqu’à la trêve, en s’accrochant et en se faisant mal.
Propos recueillis par Laurent BRUN, au Matmut Atlantique