
CAN 2017: Fabrice Ondoa, le symbole du nouveau Cameroun
Héroïque contre le Gabon et le Sénégal, le gardien des Lions Fabrice Ondoa a tout d’un futur grand. Cette CAN 2017 est l’occasion pour le gamin de 21 ans de se faire un nom.
Héroïque contre le Gabon et le Sénégal, le gardien des Lions Fabrice Ondoa a tout d’un futur grand. Cette CAN 2017 est l’occasion pour le gamin de 21 ans de se faire un nom.
21 ans, une dizaine de sélections et déjà une chanson à son nom. Face au Gabon, ce dimanche 22 janvier, le Cameroun ne peut se permettre de perdre devant le pays hôte s’il veut rejoindre les quarts de finale de la Coupe d’Afrique pour la première fois depuis 2010. Il ne reste que quelques secondes et l’arbitre a déjà le sifflet à la bouche quand la Panthère Denis Bouanga frappe sur le poteau, le ballon revient sur Didier Ndong qui croit marquer. Tout le stade s’apprête à célébrer le but et la qualification mais Fabrice Ondoa sort une magnifique parade réflexe pour qualifier son équipe au détriment du Gabon. “En première intention, j’ai voulu fermer le premier poteau. J’ai vu qu’il fallait attendre le départ du ballon. Il arrive vers moi: du coup, je me suis assis et j’ai appuyé sur le fessier pour avoir assez de force dans les bras pour arrêter ce ballon”, se remémore le héros du jour.
A l’issue de la qualification pour les quarts de finale, submergé par l’émotion, le jeune portier n’a pas pu retenir ses larmes de joie. Au-delà de sa parade décisive en fin de match sur le tir de Ndong, c’est tout au long de la compétition que Fabrice Ondoa a sauvé le Cameroun. Le gardien de l’équipe B de Séville a multiplié les arrêts décisifs. Agé de 21 ans, il a tout l’avenir devant lui pour suivre les traces de ses prédécesseurs camerounais, Thomas Nkono, Jacques Songo’o, Joseph-Antoine Bell, Carlos Kameni…
Formé au Barça
Le Cameroun est en pleine reconstruction pour cette CAN 2017 entre les départs à la retraite de joueurs emblématiques comme Samuel Eto’o et Alexandre Song, que la sélection n’a toujours pas digéré, et les absences volontaires de plusieurs cadres de l’équipe tels Joël Matip ou Eric Maxim Choupo-Moting. Le sélectionneur Hugo Broos, a donc misé sur une nouvelle génération de joueurs et plusieurs jeunes incarnent le renouveau du Cameroun comme Christian Bassogog. Et Ondoa évidemment.
Repéré à la Fondation Eto’o, le natif de Yaoundé a signé en 2009 au grand FC Barcelone pour poursuivre sa formation. Il passera sept ans à la Masia, décrochant au passage la première édition de la Youth League, la Ligue des champions des équipes de jeune. C’est là qu’il s’est forgé. “J’ai eu la chance de grandir dans un énorme centre de formation à Barcelone. J’ai pu acquérir pas mal de choses. j’ai progressé dans le un contre un. Je sais qu’il faut toujours rester debout face à l’attaquant. J’ai travaillé sur mon explosivité et le jeu aux pieds aussi. C’est ça la base de Barcelone”, se souvient celui qui appartient aujourd’hui au Nastic de Tarragone.
Le Sénégal, comme une finale
Prêté au Séville FC mais cantonné à l’équipe réserve, Ondoa ne compte que 13 matches en pro. Avec les Lions Indomptables, il a également disputé 13 matches. Mais il est devenu le gardien indiscutable de la Tanière. Et cela pourrait bien l’aider à changer sa situation en club. Mais, pour cela, il va falloir que le portier continue sur sa lancée. La prochaine étape dans cette Coupe d’Afrique est de taille: le Cameroun va affronter le Sénégal, l’équipe la plus impressionnante depuis le début de la compétition.
Mais face à ses autres Lions, Fabrice Ondoa n’a pas peur. “Le Sénégal a un gros collectif. Ils ont de grands noms notamment en Europe, on va pas se mentir. C’est le type de match qu’aime le Cameroun avec des grandes nations”, assure-t-il. “Pour moi, une affiche, Cameroun-Sénégal, c’est une finale de Coupe d’Afrique. Là, elle aura lieu en quart de finale. C’est le meilleur et le plus déterminé qui remportera ce match.”
par Hugo JUSTE