
Philippe Delaye “Je ne me voyais pas faire autre chose”
Le coordinateur sportif du MHSC nous a accordé un entretien exclusif dans lequel il se livre sur sa carrière de joueur et sur ses nouvelles responsabilités au sein du club.
- 27 novembre 2019
- Posté dans Le MagSport Express
Philippe, comment s’est passée la fin de votre carrière ? Était-ce un souhait de votre part de réintégrer le club de Montpellier ?
La fin de carrière, pour moi, s’est terminée sur une blessure qui n’était pas prévue du tout puisque de longue durée. C’était les ligaments croisés, à 35 ans, cela m’est arrivé au mois de Février 2010. La fin de saison était bien entamée et la saison d’après aussi. J’ai arrêté sur cette blessure. Je me suis servi de cette blessure pour faire le point sur ma fraicheur mentale mais peut-être que je n’avais plus la fraicheur mentale des années précédentes, et je m’en suis rendu compte. L’intégration et l’immersion au sein du club dans un autre rôle nous a semblé au président et à moi, une suite logique par rapport aux nombreuses années passées en tant que joueur.
On sait ici que dans la maison, la volonté de Louis Nicollin était de garder les anciens joueurs de Montpellier. Est-ce qu’à la fin de votre carrière vous aviez imaginé ce rôle dans la cellule de recrutement ou de coordinateur sportif ?
A la fin de ma carrière, tous les joueurs sont confrontés à ce problème-là. C’est-à-dire ce que je vais faire après ? quand vais-je arrêter, à 35 ou 36 ans ? Mis à part Hilton qui continue à 42 ans, la plupart des joueurs ont ce questionnement-là. On n’a pas forcément les réponses parce qu’ on est pris dans un quotidien, dans un souci de performance, dans un investissement. On n’a peut-être pas le recul par rapport à cette après carrière et c’est vrai qu’ici au Montpellier Hérault, il y avait et il y a toujours une envie, une volonté de se servir du vécu des joueurs qui ont passé quelques années ici pour rebondir dans une autre vie. Dans un autre rôle, chose qui n’est pas évidente ; en tous les cas, le club met à disposition tous les moyens pour que les anciens joueurs passent le cap de façon la plus simple possible.
Dans votre métier qu’est-ce qui vous intéresse le plus ?
Ce qui m’intéresse le plus, c’est que je suis toujours proche d’un staff technique et des joueurs pros. J’évolue dans une ambiance de travail qui me convient bien. Il y a une certaine liberté évidemment dans un cadre bien défini. Les semaines qui se suivent ne se ressemblent jamais puisqu’on est sur l’humain, on est sur le sport de haut niveau, donc il y a toujours des évènements inhérents à notre métier. Des paramètres qu’on ne peut pas maîtriser et qui rentrent en ligne de compte dans le fonctionnement au quotidien et tout ça fait qu’aujourd’hui, c’est un rôle qui me convient. C’est la passerelle entre le groupe professionnel, l’administratif et les différents secteurs du club.
Pouvez-vous nous parler des joueurs que vous avez supervisés, révélés et réussi à faire signer à Montpellier ces dernière années ?
Au départ quand j’ai arrêté ma carrière, j’ai eu un rôle de superviseur qui s’est arrêté relativement vite donc aujourd’hui je suis plus dans l’administratif. Je ne m’occupe pas trop du terrain. C’est plus le rôle de Bruno Carroti et de la cellule de recrutement en interne qui gère ce qui est « terrain ». Moi c’est plutôt tout ce qui est autour du terrain comme les stages d’avant saison, les matchs amicaux, les relations avec les fédérations internationales pour nos joueurs qui sont sélectionnés en équipes nationales, le lien avec la ligue, la FLD. Mais également tous les services du club, le lien avec les partenaires, les rendez-vous commerciaux par exemple mais aussi la coordination des plannings d’entrainement, les déplacements, toutes ces choses-là qui font que les journées sont bien remplies (sourire).
A votre avis, qu’est ce qui est le plus difficile dans le recrutement ?
D’un œil extérieur, la difficulté est de prendre en compte tous les paramètres qu’ils soient techniques, physiques, tactiques, mentaux d’un joueur et de l’imaginer dans le cadre ici à Montpellier, dans notre club, dans notre équipe avec un staff technique et que tous ces paramètres entrent dans une même grille et que le joueur se sente épanoui au sein du club parce que si un joueur est épanoui ici, il pourra donner le meilleur de lui-même sur le terrain.
Pour finir, quelle est votre relation avec le directeur sportif Bruno Carotti et le président Laurent Nicollin ?
Nous avons une relation qui existe au quotidien, c’est vrai que toutes les informations sont partagées et sont remontées. Ce sont des choses qui sont importantes pour progresser. Des décisions sont prises de façon collégiales ou non. En tous les cas il est important que tout le monde soit au courant des petites choses et des petits tracas du quotidien pour qu’ensuite ces problèmes-là ne se reproduisent plus.
Propos recueillis par Benoit Deidda, Valentin Ramadier et Axel Coulibaly