
Cameroun: Stéphane Mbia met les points sur les i
Nouveau capitaine de Lions qui n’ont plus rien d’indomptables, Stéphane Mbia veut oublier l’échec de la CAN 2015 et “préparer les échéances futures”, comme il l’explique dans un entretien fleuve.
- 9 mars 2015
- Posté dans CANCAN 2015Foot africain
Eliminé dès le premier tour de la Coupe d’Afrique des Nations 2015, le Cameroun a déçu. Il faut dire que, avec deux nuls et une défaite pour deux buts marqués et trois encaissés en Guinée équatoriale, le bilan des Lions n’a rien d’indomptable. Stéphane Mbia (© photo @StephaneMbia) n’est pas du genre à se cacher. Sans faux fuyant, le capitaine de la sélection camerounaise a assumé l’échec du onze camerounais, assurant vouloir voir du positif. “Autant le dire, nous avons eu très mal d’être éliminés au premier tour”, a assuré l’ancien joueur de l’OM dans un entretien accordé à Fecafoot Magazine. “En tant que patriote, on ne peut que se sentir déçu puisque nous rêvions d’aller un peu plus loin dans cette compétition. Mais mes camarades et moi pouvons au moins nous réjouir d’avoir tout donné sur le terrain. On ne s’est pas qualifié mais il faut positiver. L’équipe est très jeune et le meilleur reste à venir.”
A 28 ans, le milieu de terrain du FC Séville dispose d’un certain bagage. Et, dans un groupe en reconstruction depuis le départ de Samuel Eto’o, Mbia fait désormais partie des cadres, celui qui guide les jeunes pousses, celui sur lequel on s’appuie. Il n’était d’ailleurs pas peu fier quand on lui a confié le brassard. “C’est une immense fierté pour tout joueur de porter le brassard de capitaine ; ma fierté à moi est incommensurable car à cette fierté s’ajoutent la responsabilité et la révérence que je ressens devant une telle marque de confiance ; une confiance qu’il faut continuellement mériter dans les temps forts et surtout dans les moments les plus difficiles”, a-t-il expliqué. Et l’intéressé sait quel capitaine il a envie d’être, refusant d’entrer dans le jeu politique et des égos qui a longtemps miné la Tanière.
“Chacun doit apporter sa pierre à l’édifice”
“Décider du classement de ses coéquipiers ou imposer un joueur ne font pas partie des missions d’un capitaine, comme je les entends et les mène avec rigueur ; ce sont des prérogatives exclusives au sélectionneur. C’est extrêmement difficile de lutter contre la désinformation surtout lorsque celle-ci vise à diviser. Je sais de quoi je parle car sans en faire la raison majeure derrière notre résultat décevant… Nous en avons été victimes lors de notre campagne guinéenne, mais nous sommes soudés et nous le resterons. Pourquoi ces fausses allégations ? Nous ne l’avons pas compris ; mais notre priorité est de rester concentres sur nos objectifs sur le terrain. Un capitaine doit être un leader, le moteur de l’équipe dont il doit assurer et protéger la bonne entente et pour cela il doit savoir encaisser les coups, même les plus déloyaux et ceux qui sont non mérités. Le règlement des sélections nationales est clair sur les missions des uns et des autres”, assure-t-il. “Je suis connu pour être une personne de rigueur et d’éthique : je suis respectueux du groupe dont je fais partie, des règles qui le régissent et des hommes et des femmes qui ont établi ces règles, des camerounais et de leurs attentes envers leur équipe, et surtout de mon pays et de ses institutions. Cela fait partie des valeurs que je veux continuer d’instaurer à cette équipe, avec laquelle nous avons réussi à nous qualifier pour la phase finale de la CAN après une absence aux deux dernières éditions ; avec les nouveaux talents et de bonnes valeurs nous continuerons de grandir.”
Stéphane Mbia, du haut de ses 60 sélections, veut désormais se tourner vers l’avenir. Qui commence dès la fin du mois de mars par une tournée asiatique qui va voir le Cameroun affronter la Thaïlande puis l’Indonésie. Et Mbia est conscient de la mission qui l’attend. “Il s’agit d’une équipe, d’un groupe jeune qui est en reconstruction. Chacun doit apporter sa pierre à l’édifice et contribuer à l’émulation de cette sélection qui essuie les critiques en permanence”, a-t-il ainsi affirmé. “Je ne pense pas que ce soit mon brassard qui joue mais le Lion Indomptable que ses autres coéquipiers aident sur le terrain afin de porter l’équipe à un bon niveau. Je ne parlerai pas d’échec parce que les nouvelles échéances approchent et c’est le groupe qui doit se mettre en avant ; pas à un individu.”
par Ali MAKHAN