
Nicolas Maurice-Belay : titulaire ou vrai joker ?
Passeur décisif face à Caen samedi, Nicolas Maurice-Belay peut-il se réinstaller durablement dans le onze bordelais et quitter son costume de supersub ? Analyse avant la venue du PSG.
Passeur décisif face à Caen samedi, Nicolas Maurice-Belay peut-il se réinstaller durablement dans le onze bordelais et quitter son costume de supersub ? Analyse avant la venue du PSG.
Samedi, à onze contre dix, les Girondins de Bordeaux ont longtemps peiné pour pousser le ballon au fond des filets Normands. C’est finalement sur un beau centre de Nicolas Maurice-Belay (29 ans, sous contrat jusqu’en 2017) que Diego Rolan a marqué et débloqué le match. Aligné en pointe à côté de l’attaquant Uruguayen, l’ancien sochalien va donner des maux de tête à son coach Willy Sagnol cette semaine, au moment de préparer la venue du PSG. En effet sur les quatre dernières journées, Sagnol misait davantage sur les profils d’Isaac Kiese Thelin ou Thomas Touré voire Henri Saivet pour épauler Rolan. Comme l’attaquant suédois, arrivé au mercato d’hiver, semble avoir quelques difficultés à s’adapter à la Ligue 1, et que le jeune joueur formé à Bordeaux ne passe pas le cap pour devenir un vrai titulaire, NMB s’est-il relancé en Normandie aux yeux de son entraîneur ?
A-t-il marqué suffisamment de points pour être candidat à une place dans le onze girondin qui défiera Paris dimanche ? Tout semble ouvert pour le gaucher qui, après avoir débuté les six premiers matches du Championnat, a peu à peu perdu sa place, sortant “définitivement” du 11 de base le 24 janvier, à l’issue d’un match nul 0-0 face à Bastia. Alors NMB peut-il inverser la tendance ou restera-t-il “victime” du système ?
Comme le joueur l’a confié avec franchise et lucidité la semaine passée, les lignes ont bougé en Gironde. Finis le 4-2-3-1 ou le 3-5-2 dans lesquels le numéro 19 Bordelais avait sa place garantie sur l’aile gauche. Depuis la 25e journée (victoire 1-0 contre Saint-Etienne), Willy Sagnol opte pour un 4-4-2 en losange dans lequel les ailiers offensifs n’ont pas leur place. La formule a marché et Nicolas Maurice-Belay s’est contenté de bouts de matches pendant lesquels il n’est pas parvenu à être décisif. Et pour ne rien arranger son seul but dans le championnat date maintenant…(23 août contre Nice, victoire 3-1). Lucide, le joueur sait tout ça. “Tant que tu as des stats dans ce milieu là, tu es là, nous avait-il confié avant le match à Caen. Je sais que j’ai des impacts sur un match. Mais si je ne marque pas ou que je ne fais pas de passes décisives, je sais comment ça se passe….”
Tandis que sa dernière passe décisive remontait au 30 novembre (contre Lille, victoire 1-0), NMB s’est remis dans le sens de la marche à Caen. Et, coïncidence, son équipe s’est imposée ; comme à chaque fois que Maurice-Belay (1 but et 4 assists) s’est montré décisif dans un match cette saison. Plutôt performant dans son nouveau rôle, NMB a une réelle carte à jouer. Placé à côté de Diego Rolan ou de Isaac Kiese Thelin, l’ailier Bordelais pourrait apporter une note différente à l’attaque des marines et blancs, et proposer une alternative par rapport aux pointes classiques. Avec son sens de la dernière passe, le joueur formé à Monaco peut s’écarter des défenseurs axiaux pour épauler les montées sur le côté des défenseurs latéraux. Ainsi Wahbi Khazri peut plonger dans l’axe et profiter des espaces créés. Le meilleur passeur Girondin (à égalité avec Thomas Touré) a également la possibilité de jouer en déviation pour son partenaire d’attaque. Dans ce plan de jeu, Nicolas Maurice-Belay doit néanmoins faire attention à ne pas vouloir en faire trop et à être présent dans la surface adverse. Dernier atout : son expérience en Ligue 1 (il totalise 287 matches joués) pourrait apporter beaucoup au groupe Bordelais à l’heure d’entamer le sprint final vers l’Europe. Qu’il soit sur la pelouse ou supersub.
Par Gauthier DUCHAINE