
Ajaccio: Mohamed Larbi vole de ses propres ailes
A 28 ans, le Tunisien Mohamed Larbi découvre enfin le haut niveau avec le GFCA Ajaccio après des années de galère entre petits boulots et clubs amateurs.
A 28 ans, le Tunisien Mohamed Larbi découvre enfin le haut niveau avec le GFCA Ajaccio après des années de galère entre petits boulots et clubs amateurs.
Il rêvait de la Coupe du monde 2006. Dix ans plus tard, Mohamed Larbi ne compte qu’une poignée de sélections mais le Tunisien a atteint un autre de ses objectifs: devenir footballeur professionnel. En Ligue 1 française, avec un GFCA Ajaccio qui s’entête à jouer les trouble-fêtes. A 28 ans, Larbi a marqué six buts et délivré une passe décisive. Pas mal pour quelqu’un qui a enchaîné les galères et les petits boulots et qui a failli faire une croix sur le football.
“Pendant une semaine, j’ai nettoyé les trains en gare de Nantes, là où un an plus tôt un taxi venait me chercher pour aller au centre de formation… Il n’y a pas de sot de métier mais c’était dur. J’ai aussi travaillé dans une usine, à mettre du muguet dans des pots. Quand j’ai postulé à Quick et qu’ils m’ont refoulé, je me suis dit que j’étais vraiment dans la merde”, expliquait-il il y a peu dans les colonnes de L’Equipe. Son parcours sinueux, le milieu de terrain le doit à des mauvais choix de carrière, notamment lorsque, à 20 ans, il privilégie un contrat pro avec l’Etoile du Sahel plutôt que l’académie prestigieuse du FC Nantes. “C’était un contrat de cinq ans. Je passais de 1 500 à 7 500 €. A Nantes, je n’avais pas de garanties.”
Echec tunisien
Une traversée du désert qui le mène finalement de Menton, en CFA2, au “Gaz” Ajaccio en passant par Malesherbes (CFA2), Compiègne (CFA), Saint-Pryvé (CFA) puis Luçon (CFA et National). En 2013, Larbi est répéré par le club corse, qui vise alors la montée en Ligue 2. Mais l’Espérance de Tunis lui fait les yeux doux. 500 000 euros par an ou bien six fois moins à Ajaccio mais en L1? “J’ai hésité pendant un mois”, confie-t-il. Un doublé face à Lyon plus tard, ni Larbi ni le Gazélec ne semblent regretter ce choix. Plein de sang-froid sur ses buts, Larbi aurait même pu agrémenter sa performance d’une passe désicive pour Jérôme Le Moigne en tout début de match.
Indiscutable homme du match face à l’OL (2-1), le gracile numéro 10 a désormais les clés du camion. Sur l’île de Beauté, Larbi a pris place derrière les attaquants et s’est transformé en principal relai dans l’axe pour lancer les actions offensives. Et s’épanouit enfin.
par Ali MAKHAN