
Yambéré en formation accélérée
Titulaire face au PSG dimanche, Cédric Yambéré a confirmé tout le potentiel qu’on lui prête. Qui est ce jeune joueur polyvalent de 24 ans, qui totalise 9 matches de Ligue 1 ? Portrait.
- 19 mars 2015
- Posté dans Ligue 1
25 octobre 2014, les Girondins de Bordeaux se déplacent sur la pelouse du Parc des Princes pour la 11e journée de Championnat. Surprise sur la feuille de match, Cédric Yambéré, 23 ans à ce moment là (il en a 24 aujourd’hui) dispute son premier match de Ligue 1. Bordeaux repart de Paris avec trois buts dans la musette et une défaite sans contestation. Mais pour son baptême du feu, le jeune Girondin n’a pas démérité. Son coach à la fin du match ne se trompe pas : « Yambéré a été très bien, son match a été intéressant pour une première ». Solution de remplacement au sein de l’effectif Bordelais, Willy Sagnol ne se prive pas d’utiliser ce défenseur qui peut jouer également au milieu de terrain, devant la défense. “Que je sois en défense ou en 6, ce sont deux postes que j’apprécie, confie le néo-pro au caractère bien trempé quand on l’écoute attentivement. (…) Je m’entraîne la semaine pour être dans le 11. Moi je n’ai pas froid aux yeux. Quand on fait appel à moi, je réponds du mieux possible.”
Un discours et un état d’esprit qui résonnent parfaitement dans la tête de son coach Willy Sagnol qui, cette saison, lui a déjà offert neuf rencontres de championnat (636 minutes jouées) dont huit dans la peau d’un titulaire ainsi que quatre matches de Coupe (Coupe de la Ligue et Coupe de France). Jouer en Ligue 1, ce joueur n’y était pourtant pas forcément destiné. Itinéraire.
De la CFA au groupe pro
Cette année Cédric Yambéré a reçu un beau cadeau de Noël. Son club s’est rapproché de lui pendant les fêtes pour lui faire signer un contrat professionnel. Le premier pour le défenseur central de formation ! Lié aux Girondins jusqu’en 2019, il était jusque là un membre important pour l’équipe CFA du club. Formé à Yvrac, Yambéré visite quelques clubs de la région Bordelaise et passe par Cenon, le Stade Bordelais et Lormont. C’est dans cette dernière formation qu’il est repéré par le staff du Président Triaud. Il s’impose dans l’équipe réserve et en devient le capitaine. Cette exposition lui permet dès 2013 de participer aux entrainements des professionnels de temps à autres. L’arrivée de Willy Sagnol aux commandes de l’équipe première va permettre au jeune Yambéré d’avoir sa chance. Jeune et polyvalent, il a quelques atouts à faire valoir.
Un profil nécessaire dans un groupe
1m91 pour 81 kgs, Cédric Yambéré a le gabarit type d’un défenseur central. Robuste et dur sur l’homme, les attaquants adverses ne sont pas vraiment heureux de l’avoir à leurs côtés. Le numéro 21 Bordelais ne compte pas ses efforts. C’est ce qui pousse Willy Sagnol à le placer devant la défense de temps en temps. Ses qualités sont précieuses à la récupération. Son sens de la défense est primordial lorsqu’il est placé en 6 devant ses coéquipiers de l’axe. Préféré à Sertic dimanche, il faut encore qu’il travaille son jeu. Son taux de passes réussies est le plus faible parmi les quatre milieux de terrain marine et blancs. Jeune et polyvalent, Cédric Yambéré a toute une carrière à construire, et des petites choses à corriger. Il en est bien conscient.
“On sait très bien que dans les duels, il y a un gagnant, un perdant. Quand je ne gagne pas mes duels, je suis déçu, mais ce n’est pas ça qui me fait baisser la tête.” assure-t-il. Relégué sur le banc ces derniers temps, Yambéré a retrouvé la lumière dimanche face au PSG. Un retour qu’il attendait. Et qu’il a apprécié.
“Sur un plan personnel, cela faisait un moment que je n’avais pas joué. Revenir sur ce match là, ça m’a fait plaisir. Face à Paris, on a fait un gros match. On était là dans tous les domaines. On a eu beaucoup d’occases. Pour la suite du Championnat, on a lancé un message fort à ceux qui sont devant et derrière nous. Il faudra compter sur nous jusqu’à la fin de saison.” Et sur Yambéré pour continuer à bouger les lignes et gagner des duels du côté des Girondins de Bordeaux.
Par Gauthier DUCHAINE, avec Olivier SCHWOB, à Bordeaux
Crédit photo : Stéphanie Quèbre