
Brésil : dans les pas de la légende Jairzinho à Rio
Avant France-Brésil, Foot-Express.com vous plonge dans la Fabrica de Talentos Furaçao, l’école de football de Jairzinho, au coeur de la favela de Manginhos. Reportage.
Avant France-Brésil, Foot-Express.com vous plonge dans la Fabrica de Talentos Furaçao, l’école de football de Jairzinho, au coeur de la favela de Manginhos. Reportage.
Sa foulée n’est plus aussi légère évidemment que ses accélérations foudroyantes dans les années 1970, mais le coeur et la passion pour le futbol sont restés intactes et lui collent à la peau. Short et maillot rouge et blanc sur le dos, un sifflet à la bouche pour maitriser le temps et rythmer ses exercices, Jairzinho se présente à nous en toute simplicité. Nous sommes ici dans la favela Manginhos, proche de Varginha, à quinze minutes du temple du football, le Maracana, avec “l’ouragan du Mondial de 70” (son surnom). Jairzinho, un joueur hors pair, un joueur éclair qui a marqué dans tous les matches du Brésil lors du Mondial mexicain. Un ailier droit exceptionnel, champion du monde 1970 avec la Seleçao, qui, aujourd’hui, à 70 ans, joue les professor pour des jeunes défavorisés qu’il éduque dans son école “Fabrica de Talentos Furaçao” au coeur de la favela Manginhos, longtemps considérée comme l’une des plus violentes de Rio de Janeiro.
Un rapide coup d’oeil vers les vestiaires et son tout petit bureau nous confirme que “Jair” a bien du mérite à transmettre sa passion, aux plus jeunes, dans ces conditions si précaires, si vétustes. On est loin des standards des écoles de foot européennes. Sur le terrain de fortune du Rio Petropolis FC, pas franchement aux normes FIFA, personne ne se plaint, on lit mème des sourires sur les visages des adolescents drivés par le maestro. Mais la réalité est bien là : Jairzinho et son adjoint manquent de tout, de moyens matériels, techniques, de locaux, d’encadrement aussi.
Malgré cela, Jairzinho garde la foi et croit en son projet. Aux yeux des jeunes, il incarne toujours un modèle de réussite, un exemple à suivre. “Il nous fait beaucoup de bien, témoigne Fabio, 12 ans. Il nous apporte son expérience, il est très respecté ici et a un role important dans la communauté.”
Jorge Eiras, son adjoint, professeur de sport à l’université et coordinateur du programme lancé il y a quatre ans confirme. “Jairzinho est un exemple pour tous, en tant que joueur mais aussi en tant que personne. Il permet à tous ces jeunes d’éviter tous les problèmes liés à la drogue”.
Rencontrée dans la rue, devant cette école de la vie finalement, Daiana confirme en VO tout le bien que Jair fait jaillir dans la communauté de Manginhos.
“L’important, c’est l’éducation”, conclut Jairzinho, ex-joueur de Marseille (1974-75), très à cheval sur la politesse et la ponctualité. “Ici je m’attache à accompagner les jeunes pour en faire d’abord des hommes biens et après de bons footballeurs”.
Par Olivier SCHWOB, à Rio de Janeiro, au Brésil